C’est un rebondissement inattendu ! Trois anciens ministres d’Alpha Condé dont un qui n’est plus de ce monde sont dans le collimateur la Cour de Répression des Infractions économiques et financières (CRIEF). Ils sont cités dans l’affaire Ibrahima Kourouma, ex ministre de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation (2011 à 2017), poursuivi pour un présumé détournement d’un peu plus de 700 milliards de francs guinéens. Il s’agit de :
- Feu Ibrahima Kalil Konaté alias K² (décédé en août 2021)
- Mory Sangaré,
- Dr Amadou Bano Barry.
Ces trois ex ministres se sont succédé à la tête du département de l’Enseignement pré-universitaire et de l’Alphabétisation entre 2017 et 2021. Ils ont été cités dans un rapport accablant produit par un pool d’inspecteurs des finances.
Invités par le président de la chambre de jugement de la CRIEF ce mercredi 5 mars 2025 à s’expliquer sur leur rapport d’audit allant de 2011 à 2021 sur la gestion des budgets du Ministère de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, M. Kaba Sanoh et son équipe ont déclaré avoir trouvé des montants non justifiés par tous les anciens ministres de ce département.
Ces inspecteurs ont classé ces montants non justifiés en cinq parties, à savoir :
2011-2014 : Durant cette période, les inspecteurs ont affirmé devant le juge Yacouba Conté avoir constaté un montant de 225 942 680 283 gnf dépourvu de pièces justificatives. Ce montant est de trois types. Il s’agit de :
- Dépense relative aux examens : 49 108 457 349 Gnf,
- Dépense relative à la rentrée scolaire : 112 977 962 360 Gnf
- Dépense relative aux constructions et rénovations : 60 856 360 544 gnf.
C’est la somme de ces trois dépenses-là réunies qui fait 225 942 680 283 Gnf. A cette époque, (2011-2014), M. Ibrahima Kourouma était le ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation, par conséquent, l’ordinateur principal du budget, selon les inspecteurs. En plus du ministre, il y avait M. Amadou Diallo, ex Directeur du service national des examens et contrôles scolaires, M. Ibrahima Cissé ex Directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et M. N’faly Mara, le DAF (directeur administratif des affaires financières).

2015 à 2016. Pour cette période-là, selon le porte-parole des inspecteurs, le montant qui n’a pas été justifié est de 61 914 139 650 gnf. Dr Ibrahima Kourouma étant Ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation à l’époque, doit selon les inspecteurs, justifier l’utilisation de ce montant avec M. Amadou Diallo (Directeur du service national des examens et contrôles scolaires), M. Ibrahima Cissé (Directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires) et Fatoumata Binta Diallo (DAF).
La troisième partie concerne, la période de 2017. A l’époque, feu M. Ibrahima Kalil Konaté alias K², était Ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. A la barre, les inspecteurs ont déclaré avoir trouvé un montant de 41 582 434 994 Gnf qui n’est pas justifié pour les trois types de dépenses à savoir : la rentrée scolaire, les examens et les constructions et rénovations durant cette année. Pendant cette période, Ibrahima Cissé était Directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo était la DAF.

Pour ce qui est de la quatrième partie c’est la période allant de 2018 à 2020. M. Mory Sangaré, était ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. M. Kaba Sanoh a affirmé aussi à la barre que son équipe a trouvé un montant de 75 404 468 594 gnf qui n’est pas justifié. Pendant cette période également, M. Ibrahima Cissé était le Directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires et Fatoumata Binta Diallo était la DAF.

Et la cinquième et la dernière partie, c’est l’année 2021. A cette époque, Dr Alpha Amadou Bano Barry, était ministre de l’enseignement pré-universitaire et de l’alphabétisation. Devant le juge Yacouba Conté, le porte-parole des inspecteurs a aussi déclaré avoir trouvé un montant de 53 210 357 211 gnf non justifiés durant cette période de gestion. A cette période-là, M. Ibrahima Cissé était toujours le Directeur national du service national des infrastructures et équipements scolaires. Mohamed V Sankhon était le DAF du Ministère.

Avec ces révélations, le dossier du Dr. Ibrahima Kourouma, accusé d’un détournement d’un peu plus de 700 milliards Gnf risque de connaître un tournant. L’affaire a été renvoyée par le juge Yacouba Conté au 12 mars 2025.
Affaire à suivre…