Greenpeace Afrique exprime sa vive inquiétude suite à la fuite de gaz récemment détectée sur le champ Grand Tortue Ahmeyim (GTA), exploité par BP, au large des côtes du Sénégal et de la Mauritanie. Alors que BP a reconnu l’incident, l’entreprise minimise l’impact en qualifiant la fuite de “faible débit” et d’impact “négligeable”, ce qui suscite l’indignation de nombreuses organisations environnementales et des communautés locales.
Pour Greenpeace Afrique, cette fuite n’est pas un simple accident, mais plutôt un signe préoccupant des risques inhérents à l’exploitation des hydrocarbures en mer. Le champ GTA abrite un écosystème marin unique, notamment le plus grand récif corallien en eau profonde, un habitat vital pour de nombreuses espèces marines. « Un déversement de gaz ou d’autres polluants dans cette région pourrait anéantir des décennies de biodiversité, perturber les chaînes alimentaires marines et détruire des habitats irremplaçables », a averti Dr Aliou Ba, Responsable des Campagnes Océans chez Greenpeace Afrique.
Les conséquences d’un tel incident pourraient aller bien au-delà des zones de forage immédiates. En plus de perturber la migration et la reproduction des espèces marines, cet événement pourrait affecter l’équilibre écologique de toute la région côtière du Sénégal et de la Mauritanie.
Greenpeace Afrique critique également l’approche de BP en matière de communication avec les communautés locales. L’organisation accuse l’entreprise de faire preuve d’un « paternalisme » inquiétant, en refusant de fournir des informations précises sur l’ampleur réelle de la fuite et les mesures prises pour limiter les dégâts. « Les communautés locales ont un droit fondamental à l’information concernant les risques qui menacent leur environnement et leur santé », a souligné Dr Aliou Ba.
Greenpeace exige que BP publie immédiatement des données indépendantes, permettant de mesurer l’ampleur exacte de la fuite et ses répercussions sur l’environnement marin.
L’organisation appelle les gouvernements du Sénégal et de la Mauritanie à prendre des mesures fermes contre BP, en exigeant une transparence totale concernant l’incident et en renforçant les mécanismes de surveillance environnementale. « La souveraineté d’une nation se mesure à sa capacité à protéger son peuple et ses ressources naturelles. Les autorités doivent s’assurer que BP assume pleinement ses responsabilités », insiste Greenpeace Afrique.
Face à cette nouvelle menace écologique, Greenpeace Afrique reste déterminée à suivre de près la situation. L’organisation poursuit son combat pour une responsabilité accrue des entreprises pétrolières et un développement respectueux de l’environnement. Elle rappelle que la protection des écosystèmes marins et des communautés côtières doit passer avant les intérêts financiers des grandes compagnies.
Les autorités et les populations locales attendent des actions concrètes et immédiates pour éviter que ce type de catastrophe ne se répète, et pour garantir que l’exploitation des ressources naturelles ne compromette pas l’avenir de la région.