«L’anarchie qui règne au Marché central de Thiès pourrait laisser croire que cet espace public est devenu une bombe.» Un avis largement partagé par les Thiessois. Le responsable de l’antenne régional Sos consommateurs, El-Hadji Ciré Bally Diallo, s’offusque : «C’est un décor où l’anarchie, l’insalubrité, l’incivisme, l’insécurité n’ont pas fini de dicter leur loi. Avec un stationnement anarchique de motos Jakarta, de véhicules en panne, en plus des tabliers sur la chaussée et les trottoirs, des tas d’ordures…»
Il se rappelle cet incendie d’une rare violence, le mardi 20 novembre 2024, vers 5 heures du matin, du fait d’un court-circuit, déclaré dans le secteur Petersen rebaptisé «Roukkou Disquette», le 4e du genre enregistré dans ce marché, où 55 cantines et 190 étals (tabliers) ont été réduits en cendres, occasionnant des pertes énormes évaluées à des centaines de millions de F Cfa. Et de regretter : «Les autorités compétentes, en visite sur lesdits lieux, ont eu à déverser alors beaucoup de paroles et d’encre, mais à ce jour, aucune mesure, même conjoncturelle, n’a été prise de manière palpable.»
Pour le responsable de l’antenne régionale Sos consommateurs, «l’agression de l’environnement scolaire doit inquiéter plus d’un», par rapport surtout aux «établissements scolaires qui ne peuvent plus dispenser des enseignements de qualité, du fait d’une agression sauvage». Il rappelle avoir alerté depuis 2018 à travers les médias et des correspondances. «Tout récemment, on avait véhiculé l’information selon laquelle un établissement scolaire devait être délocalisé, pour céder la place à Auchan», s’offusque El-Hadji Ciré Bally Diallo, qui prend à témoin l’ancien Gouverneur de Thiès, Alioune Badara Mbengue, et l’inspecteur d’Académie d’alors, Mohamed Diouf.
Il estime qu’«il ne saurait être question de délocaliser un établissement scolaire pour un usage commercial ou autre chose». Aujourd’hui, accéder au Marché Central relève d’un véritable parcours du combattant. Et devant l’impuissance de quelques Asp ou agents municipaux de Thiès-Nord dépêchés sur place, le vice-président national de Sos Consommateurs propose «la délégation de la gestion de ce marché à la Ville de Thiès».
M. Diallo déclare espérer que «les autorités, une bonne fois pour toutes, prennent au sérieux ce problème d’agression dans nos marchés, sur nos routes, parce qu’on n’est plus en sécurité». Il poursuivra : «Au niveau de Sos Consommateurs, en étudiant les lieux, nous souhaitons vivement que l’on réfléchisse sur le fait que le Marché central, tout comme du reste la gare routière de «Dakar» doivent être sous l’autorité de la mairie de Ville».
Où sont les autorités de Thiès, serait-on tenté de se demander. La Gouvernance, la Préfecture, l’Etat-major de la zone militaire numéro 7 sont tous situés à deux pas du fameux rond-point «Sham», perçu par les Thiessois comme la «grosse plaie», pourtant passage obligatoire pour rallier la base militaire de Diakhao, le Camp Gmi Michel Legrand, l’hôpital Saint-Jean-de-Dieu, la cathédrale Sainte-Anne ou la zone regroupant l’essentiel des établissements de l’enseignement privé catholique de Thiès, entre autres, le collège Saint Gabriel, les écoles élémentaires Sainte-Anne et Daniel Brottier.