« AUTEUR DE L’ARTICLE : Malick FAYE »
Depuis quelques jours, une situation préoccupante s’est installée sur le marché sénégalais : la bouteille de 20 litres d’huile, un produit de première nécessité, est passée d’un prix oscillant entre 18 000 et 19 000 francs CFA à 23 000 francs CFA. Une hausse brutale de plus de 4 000 francs, qui frappe de plein fouet les ménages sénégalais déjà fragilisés par des conditions économiques difficiles.
Mais ce n’est pas tout. Ce qui aggrave encore cette situation, c’est que de nombreux boutiquiers, profitant de l’absence de régulation, refusent même de vendre l’huile à des clients qu’ils ne connaissent pas, exacerbant la pénurie et alimentant une crise qui touche directement le citoyen ordinaire. Cette attitude irresponsable des commerçants, associée à la hausse inexpliquée des prix, soulève de nombreuses questions sur la gestion de l’approvisionnement et la régulation du marché.
Il est incompréhensible de voir un tel bond de prix en si peu de temps, surtout quand les raisons de cette hausse demeurent floues. Bien sûr, on évoque souvent la fluctuation des prix des matières premières à l’international ou les coûts de production accrus. Mais ces arguments, lorsqu’ils sont utilisés de manière systématique, finissent par sonner comme une justification fallacieuse. Les Sénégalais, qui dépendent en grande partie des produits de consommation locale, sont en droit d’attendre une gestion plus rigoureuse de l’approvisionnement et une régulation plus stricte des prix sur le marché national.
Dans cette crise, les autorités sont clairement absentes. Le ministère du Commerce, censé veiller à la régulation des prix et à la protection des consommateurs, semble totalement démuni face à cette flambée des prix. Aucun contrôle n’est effectué, aucun signal n’est envoyé pour réguler cette hausse qui semble être dictée par les intérêts de quelques commerçants au détriment du bien-être de la population.
Les autorités doivent comprendre qu’une telle situation est intolérable. Comment expliquer que les prix soient laissés à la libre appréciation des boutiquiers à Dakar, sans que l’État ne prenne ses responsabilités pour empêcher cette dérive ? Cette hausse des prix ne profite qu’aux spéculateurs et aux commerçants peu scrupuleux, tandis que les ménages, en particulier ceux à revenus modestes, voient leur pouvoir d’achat s’effondrer.
Nous, citoyens, consommateurs et acteurs, demandons des réponses claires et une action immédiate des autorités. Il est temps d’interpeller les autorités sur la nécessité de réguler les prix des produits de première nécessité. Une hausse aussi soudaine et aussi importante doit être expliquée et encadrée. Il est impensable que les citoyens soient soumis à ce genre de pression économique sans qu’aucune intervention gouvernementale ne vienne protéger leurs intérêts.
Il est impératif que l’État mette en place un contrôle rigoureux des prix et veille à ce que les commerçants respectent une politique tarifaire équitable. Les pratiques de spéculation doivent être combattues et les sanctions doivent être sévères pour ceux qui en profitent au détriment des populations les plus vulnérables.
Il est plus que temps que l’État prenne ses responsabilités. La régulation du marché doit être renforcée pour éviter de telles hausses injustifiées. Les autorités doivent également veiller à garantir un approvisionnement stable et suffisant en huile pour éviter toute forme de pénurie artificielle.
Si rien n’est fait rapidement, cette crise risque de se transformer en un véritable scandale économique et social, avec des conséquences dramatiques sur la vie des Sénégalais. Le gouvernement doit se ressaisir, agir sans délai et protéger les citoyens des dérives du marché. Nous demandons des mesures concrètes, immédiates et efficaces pour que cette hausse des prix de l’huile cesse immédiatement et que de telles injustices ne se reproduisent plus.
Le moment est venu de montrer que l’État est là pour défendre les intérêts du peuple et non pour laisser quelques-uns profiter de la misère des autres.
Malick FAYE, journaliste
fayemalickpape@gmail.com