Par Pape Berenger Ngom, Président de l’APHORES et membre du Conseil National du Tourisme
Dans le cadre de la récente déclaration de politique générale du Premier ministre, la question de la réciprocité des visas a été soulevée. En tant que président de l’Association des Professionnels de l’Hôtellerie et de la Restauration du Sénégal (APHORES) et membre du Conseil National du Tourisme, je souhaite exprimer mes préoccupations sur cette question cruciale pour l’avenir de notre secteur.
L’idée d’appliquer une réciprocité des visas pourrait avoir des conséquences désastreuses pour le tourisme sénégalais. En effet, nos pays voisins offrent des conditions similaires, tout en étant souvent plus attractifs que le Sénégal en tant que destination touristique. Dans ce contexte, je ne vois pas la pertinence d’une telle mesure.
Le Sénégal, déjà considéré comme une destination relativement chère, ne peut se permettre d’alourdir davantage les démarches administratives liées aux voyages. Actuellement, nous observons une baisse significative du tourisme par rapport aux années précédentes. Si nous ajoutons des barrières supplémentaires, nous risquons de décourager les visiteurs potentiels, ce qui serait catastrophique pour notre économie.
Je lance un appel à nos autorités pour qu’elles fassent preuve de retenue sur ce sujet. Nous devons nous concentrer sur la promotion de notre destination plutôt que d’ériger des obstacles. Malheureusement, l’ASPT (Agence Sénégalaise de Promotion Touristique) ne semble pas jouer son rôle de manière efficace. Les bureaux de promotion touristique à l’étranger sont souvent perçus comme des structures qui ne servent qu’à engendrer des dépenses sans véritable retour sur investissement. Il est essentiel de dynamiser ces initiatives pour réellement promouvoir le Sénégal à l’international.
Il est temps que l’État prenne des mesures courageuses pour redynamiser notre secteur. Je propose que nous nous concentrions sur le tourisme interne. En adaptant les prix des hôtels au pouvoir d’achat des Sénégalais et en facilitant les voyages à l’intérieur du pays, nous pourrions encourager nos concitoyens à découvrir la richesse de notre patrimoine. Parallèlement, le gouvernement devrait envisager de réduire les charges fixes pour les employeurs, ce qui permettrait de diminuer les prix et d’accroître l’accès aux hôtels et restaurants pour tous les Sénégalais.
En conclusion, le Sénégal doit impérativement repenser sa stratégie touristique. La réciprocité des visas ne doit pas être une option, mais plutôt une opportunité de renforcer notre attractivité sans compromettre notre position sur le marché mondial. Ensemble, travaillons à faire du Sénégal une destination de choix, tant pour les visiteurs étrangers que pour nos compatriotes.