Après sa sortie sur l’insincérité du budget, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye s’attire les foudres des partisans du pouvoir. Pour l’économiste- statisticien et, non moins, Cadre de Pastef, M.Aliou Diouck, le chef de file du parti « ACT » s’en mêle bien les pinceaux:
« Par rapport au projet de budget 2025, Monsieur Abdoul Mbaye a commis une désinformation qui ne passe pas. Je n’ose pas croire que c’est lui qui a produit cet article truffé d’imprécisions et d’incohérences. Ces imprécisions portent sur les recettes, la charge financière et le déficit budgétaire. En effet, l’ancien Premier ministre et Président de « ACT» affirme que les recettes s’élèvent à 4348,1 milliards. Il a du mal lire le projet de budget car dans le texte, les recettes internes s’élèvent à 4 549 641 520 000 FCFA. A ces recettes, il faut ajouter les recettes externes composées des dons pour 200 milliards et un programme du FMI pour 45 milliards. Ce qui porte les recettes totales du budget à 4 796,4 milliards de FCFA », a rectifié M.Diouck qui, de rajouter:
« Se tromper sur ces chiffres clé du budget est révélateur d’une mauvaise foi. Les imprécisions sont aussi dirigées vers le service de la dette. M. Abdoul Mbaye, vous dites avec insistance que la charge financière, c’est-à-dire, les intérêts et commissions sur la dette publique est estimée à 3 855,52 milliards de FCFA. Ce n’est pas exact. Ce montant correspond au stock de la dette publique plus les intérêts et commissions. Dans le projet de budget, la charge financière est évaluée à 932,1 milliards pour 2025. Dans ce même ordre d’idée, je vous rappelle que le déficit standard pour 2025 s’élève à 1600,4 milliards FCFA. Je me demande comment un ancien premier ministre peut lire à travers un document aussi élémentaire que le projet de budget ? », s’interroge-t-il avant d’apporter une nette contradiction à M.Mbaye, chiffres à l’appui:
« Toujours dans son article, il essaie d’analyser la soutenabilité de la dette en disant que les recettes ne peuvent pas couvrir le stock de la dette et les charges financières. Ce n’est comme ça que l’on fait une telle analyse. En effet, il faut préciser que si on paie les charges du personnel pour 1485 milliards, les dépenses courantes (biens et services et transfert courant) pour un montant de 1 930,4 milliards et le transfert en capital sur ressources interne pour un montant de 880 milliards, il reste 254 milliards, c’est-à-dire, un montant inférieur à 932,1 milliards. Cette situation met le Sénégal dans une AVD faiblement modérée.
En somme, disons que ce torchon est purement et simplement à jeter à la poubelle comme aurait fait un Dirpub. Voulant décrédibiliser la stratégie globale définie par les nouvelles autorités, vous taisez les ruptures manifestes qui accompagnent la nouvelle dynamique. Laisse-moi te faire part de quelques innovations relatives à un système fiscal plus dynamique et capable de soutenir une croissance économique inclusive. En effet, il est à noter la fixation du taux de la taxe spécifique sur les tabacs à 70% et le maintien des établissements publics et surtout des concessionnaires de services publics dans les domaines de l’eau, de l’électricité et du téléphone parmi les entités qui doivent effectuer le précompte de TVA. Il est à noter également l’institution d’une fonction de service sur certains corps comme la retenue à la source, fixée à 10%, sur les sommes versées par les établissements de soins privés en rémunération de prestations réalisées par les membres des professions médicales et paramédicales qui ne font pas partie de leur personnel salarié. Vous ne pouvez pas estimer la contribution de ces deux mesures. En matière de dépenses, des mesures fortes de rationalisation des dépenses courantes sont engagées afin de se concentrer sur les dépenses incompressibles et de dégager des marges budgétaires susceptibles d’être réorientées vers les besoins prioritaires et urgents comme l’éducation, la santé. Parmi ces mesures, on peut citer la maîtrise des dépenses du personnel, qui connaîtront une progression de 3%( soit 43,1 milliards de FCFA ) en valeur absolu, alors que la tendance moyenne sur les trois dernières années, est de 13%(soit une hausse moyenne annuelle de 160 milliards FCFA entre 2022 et 2024). Les dépenses d’acquisition des biens et services connaitront une baisse de 1,9% comparées aux prévisions initiales de 2024″, s’est expliqué l’économiste membre du camp présidentiel.