Donald Trump a dit lundi vouloir déclarer l’état d’urgence national pour appliquer son projet d’expulsion en masse de migrants, confirmant qu’il comptait utiliser les forces armées en ce sens.
«Bonne nouvelle: selon certaines informations, l’administration à venir de Donald Trump est prête à déclarer l’état d’urgence national et à utiliser des ressources militaires pour lutter contre l’invasion [permise par le président Joe] Biden à travers un programme d’expulsions massives», a écrit Tom Fitton, directeur de l’organisation conservatrice Judicial Watch, sur la plateforme Truth Social du futur président.
Une publication à laquelle le milliardaire républicain a simplement répondu dans le même réseau social: «C’est vrai». Les États-Unis comptent plus de 11 millions d’immigrés en situation irrégulière, selon les estimations, et des associations des droits de la personne s’inquiètent des ravages du projet du républicain dans cette population et sur l’État de droit.
Une multitude d’économistes ont également averti l’opinion qu’outre le coût faramineux d’un tel programme, le renvoi de millions de travailleurs migrants aurait un impact incommensurable sur l’économie américaine, qui connaît déjà une pénurie de main-d’œuvre. Donald Trump avait déclaré en avril que la garde nationale, un corps militaire dépendant des États américains, «devrait être capable» de se charger des expulsions. «Si ce n’est pas le cas, j’utiliserais l’armée», donc les troupes fédérales, avait-il dit à Time.
La Constitution permet au président de déclarer «l’urgence nationale» dans des situations exceptionnelles. Lors de son premier mandat, Donald Trump avait mis en œuvre cette disposition «concernant la frontière sud» des États-Unis, afin de s’arroger 8 milliards de dollars de budget pour construire un mur à la frontière avec le Mexique. Fort de sa victoire le 5 novembre et avant son entrée en fonction le 20 janvier, Donald Trump a déjà signalé sa volonté d’agir vite sur ce sujet, désignant notamment à des postes-clés trois tenants de la ligne dure sur l’immigration.
Tom Homan, ancien directeur de l’agence chargée du contrôle de l’immigration (ICE) lors du premier mandat de Trump, a cette fois été nommé «tsar des frontières», un poste ad hoc aux contours et responsabilités encore flous. Il avait supervisé entre 2017 et 2018 une politique aussi brève que controversée, ayant conduit à séparer 4000 enfants migrants de leurs parents placés en détention. «Si vous êtes ici illégalement, vous feriez mieux de surveiller vos arrières», avait déclaré en juillet cet ancien policier.