Cher Président de Parti, Ousmane Sonko
Les résultats des élections législatives sont la preuve d’un profond espoir. Le peuple sénégalais a placé sa confiance en vous, comme il l’a fait à chaque tournant décisif de notre histoire. Depuis l’alternance en 2000 avec Abdoulaye Wade, notre pays n’a jamais cessé de lutter pour le changement. Une lutte marquée par des sacrifices immenses, parfois au prix de vies humaines.
Ce peuple, fier et résilient, a traversé des déceptions et des trahisons. Mais il n’a jamais abandonné. Vous-même, vous avez fait partie de cette jeunesse qui, en 2000, a vu en Abdoulaye Wade une promesse d’avenir. Vous avez cru en lui, comme tant d’autres. Et lorsque Macky Sall est devenu l’adversaire à abattre, vous avez mené ce combat avec conviction, face à un homme à qui le peuple avait pourtant donné toutes les chances, tous les pouvoirs. Wade, en 2000, a eu la présidence et une large majorité à l’Assemblée. Macky Sall a connu le même succès en 2012. Mais ces opportunités ont laissé derrière elles déceptions et désillusions.
Aujourd’hui, le peuple s’est tourné vers vous. Il a choisi de croire encore, malgré les blessures, en vous donnant une victoire historique à la présidentielle et aux législatives de 2024. Cette génération, qui s’est battue de toutes ses forces, n’a plus l’âge ni l’énergie pour recommencer dans dix ans. Nous n’avons pas le droit de léguer à nos enfants ce fardeau.
Cher Président, vous n’avez pas droit à l’échec.
Vous incarnez l’ultime espoir de milliers de Sénégalais qui ont tout risqué pour votre vision, pour un avenir meilleur. Souvenez-vous des 80 martyrs tombés sur le chemin, de ces centaines de prisonniers, de ces blessés qui ont été votre bouclier. Souvenez-vous de ceux qui ont rêvé, parfois jusqu’à leur dernier souffle, d’un Sénégal juste et prospère.
Aujourd’hui, le peuple n’a plus de forces. Il a fait tout ce que vous lui avez demandé. Il s’est levé pour vous, il s’est sacrifié pour vous. Maintenant, c’est à vous d’honorer cet espoir, cette confiance. Nous sommes prêts à pardonner vos erreurs, tant qu’elles seront sincères, tant qu’elles seront commises dans l’intérêt de ce peuple qui a tant donné.
Avant de signer un accord, souvenez-vous que votre stylo porte le poids de Papito Kara.
Avant de conclure un marché, pensez à Ousmane Badio, ce jeune de 17 ans.
Avant de soumettre une loi au vote, ayez une pensée pour Sidya Diatta et Seny Coly.
Et lorsque vous rencontrerez les investisseurs et partenaires étrangers, rappelez-vous Bassirou Sarr, tombé à Guinaw Rail, Baye Fallou Sène et Mamadou Cissé.
Cher Président, vous êtes leur voix. Vous êtes leur espoir.
Faites en sorte que leurs sacrifices ne soient pas vains. Vous avez cette responsabilité, ce pouvoir. Vous avez tout notre soutien, toute notre confiance. Faites les bons choix. Que Dieu vous accompagne sur ce chemin difficile, mais noble.
Avec foi et détermination,
Cheikh Khadim MBACKÉ