Mamadou Diop a été condamné hier, lundi 21 octobre 2024, par le tribunal des flagrants délits de Dakar à 2 ans de prison assortis du sursis pour extorsion de fonds, détention d’images contraires aux bonnes mœurs en vue de leur diffusion et voies de fait. Ce prévenu, pour soutirer de l’argent à sa victime Aminata Sall, qui lui avait envoyé ses images obscènes, lui avait fait une fausse promesse de mariage.
‘’L’histoire de Aminata Sall est pathétique », selon le représentant du procureur. Car, cette dame, qui croyait avoir à faire à une personne de bonne foi, a vu son monde basculer lorsque son amant Mamadou Diop a menacé de publier ses photos et vidéos obscènes. Pour la petite histoire, les deux tourtereaux se sont connus dans un village situé à quelques encablures de Rosso Sénégal, lors d’une foire de vente de produits. De fil en aiguille, une relation amoureuse est née de cette rencontre à la suite d’échanges téléphoniques. Ainsi, le marchand ambulant Mamadou Diop promet le mariage à Aminata Sall. La confiance s’installe. Il met en place un plan pour bouffer l’argent de la dame. Ainsi, il lui a fait croire qu’il n’avait pas les moyens d’honorer la dot.
Sensible à cela, elle prête à son amoureux de l’argent pour fructifier son commerce afin qu’il puisse après la doter.
Un jour, en pleine discusion, Mamadou Diop demande à Aminata Sall de se filmer nue et de lui envoyer les images. Cette dernière s’exécute et envoie ses images pornographiques à son amant. Hélas, elle ne s’imaginait pas que c’était le début d’un cauchemar car, dès que l’amant Mamadou Diop a reçu les vidéos, il a commencé à faire chanter la dame.
Aminata Sall, impuissante face à cette situation, a saisi les autorités judiciaires d’une plainte pour extorsion de fonds, détention d’images contraires aux bonnes mœurs en vue de leur diffusion et voies de fait. Cueilli, Mamadou Diop, 27 ans, a été placé sous mandat de dépôt le 9 septembre dernier.
Mamadou Diop : «je n’avais pas l’intention de passer à l’acte».
Jugé hier, lundi 21 octobre 2024, devant la barre du tribunal des flagrants délits de Dakar, il a reconnu les faits. Le prévenu domicilié à Grand-Yoff a soutenu que lorsque la plaignante lui a réclamé son argent, il lui a demandé un délai puisqu’il était sujet à des maux de ventre. « J’ai commencé par la suite à la menacer de publier les images au cas où elle ne donnait pas 150.000 F Cfa. Mais je n’avais pas l’intention de passer à l’acte », a indiqué ce mis en cause qui a à sa charge des enfants mineurs.
Aminata Sall persiste
La victime, Aminata Sall, a confirmé la promesse de mariage que lui a faite le mis en cause. « Pour la dot, il m’a fait savoir qu’il va commercialiser ses deux caisses de chaussures, un mouton et une télévision. Par la suite, il m’a emprunté de l’argent sous prétexte qu’il veut compléter la dot puisqu’il voulait, selon ses déclarations, m’offrir 700.000 F Cfa. J’ai accepté de lui accorder un prêt. Mais il a continué à m’emprunter de l’argent. Et pour satisfaire ses demandes, j’ai sollicité des membres de ma famille. Au total, je lui ai prêté 700.000 F Cfa. Il m’a remboursé 400.000 et il reste me devoir 127.000 F », affirme-t-elle. Aminata Sall a par ailleurs confirmé l’existence de ses vidéos pornographiques et des menaces. « C’est sur sa demande que je lui ai aussi envoyé des vidéos obscènes. C’est quand je lui ai réclamé mon argent qu’il a commencé à me menacer de les publier », a expliqué la victime.
Le tribunal donne le sursis
Dans ses réquisitions, le représentant du procureur a requis 2 ans de prison ferme contre Mamadou Diop. Me Mamadou Ciss de la défense a confié que l’extorsion de fonds ne tient pas la route, puisque la partie civile a volontairement remis les 500.000 F Cfa à son client. Pour ce qui est de la collecte illicite de données, le conseil l’a réfutée en précisant qu’il y a seulement la détention d’images. Sur ce, il a plaidé la clémence du tribunal en soulignant que le prévenu a mal agi. Au final, le tribunal n’a retenu que la détention d’images contraires aux bonnes mœurs en condamnant Mamadou Diop à 2 ans de prison assortis du sursis et au paiement de la somme de 127.000 F en guise de réparation à la victime.