Après des mois d’accusations et d’insinuations contre Amadou Ba, Ousmane Sonko se trouve désormais dos au mur. La conférence de presse d’Amadou Bâ a été un coup de massue pour le pouvoir.
En répliquant, chiffres à l’appui, Amadou Ba force l’Etat qui détient toutes les données, a publié ses éléments.
Mieux, son analyse de la situation économique aux airs de masterclass n’a pas tardé à se prouver avec l’annonce de l’abaissement de la note Moody’s et ce, quelques heures après sa sortie.
Amadou Ba renvoie ainsi la balle au Premier Ministre d’autant plus qu’Ousmane Sonko a la possibilité de publier le patrimoine d’Amadou Ba sans attendre de lui qu’il le fasse. L’empressement à appeler l’ancien Premier Ministre au débat alors que 48h avant, il déclarait que celui-ci ne devait plus avoir le droit à la parole montre une fébrilité, un empressement à se mesurer à lui. La cohérence aurait voulu que Sonko persiste dans ses accusations pour minimiser la sortie de celui qui l’a précédé à son poste.
D’une certaine manière, nous pouvons considérer que l’accusateur blanchit l’accusé en replaçant le curseur sur le débat économique.
Dans tous les cas, il y va de la crédibilité de l’Etat. En se prêtant au jeu de la transparence avec la presse, Amadou Bâ force l’Etat à nier par la preuve, les résultats de son bilan à la tête du Ministère des Finances.
L’Etat publiera-t-il les comptes certifiés par la Cour des comptes? Si la déclaration de patrimoine d’Amadou Ba est disponible, Ousmane Sonko publiera-t-il la déclaration de son patrimoine?
Ousmane Sonko ne cherchait-t-il pas juste à ramener l’attention sur lui avec son invitation au débat?
Quid des autres candidats aux législatives? La dualité Sonko/Amadou Ba qui se dessine risque de reproduire le scénario de l’élection présidentielle où les électeurs ont emmené directement les deux challengers à un 2nd tour.
Si Amadou Ba a raison, quelles seront les conséquences sur la campagne des législatives ? Et sur la perception de la parole du Premier Ministre? Une interrogation à mille balles.