Face aux nombreux dégâts enregistrés aussi bien sur les récoltes que les centaines d’hectares de riz emblavés, des techniciens n’écartent pas que plusieurs zones impactées souffrent notamment d’insécurité alimentaire. « De fait, une situation pareille peut avoir des conséquences, à la sécurité alimentaire, dont il impacte un des piliers, notamment la disponibilité.
Une bonne partie des populations concernées vivent des cultures rizicoles, s’il n’y a pas de production, il y aura forcément un risque d’insécurité », déclare Almamy Koundourou, qui annonce, ne pas détenir pour le moment de données concluantes sur le sujet… Sans s’épancher sur cette question, il alerte néanmoins sur d’autres risques, qui peuvent s’y greffer, comme notamment, des maladies hydriques. Au-delà de ces risques qui font appel à des interventions appropriées, les populations qui vivent dans les eaux où à proximité, sont confrontées à un danger découlant de la présence de reptiles (serpent), lesquels pour fuir les eaux montantes, ont trouvé refuge dans les habitations.
Le professeur Cheikh Mbow, directeur général du Centre de suivi écologique, a livré une analyse approfondie des récentes crues du fleuve Sénégal et des dommages qu’elles ont causés, lit-on. Selon lui, les autorités auraient pu anticiper et gérer la situation de manière plus efficace. Malgré l’annonce par le gouvernement d’une enveloppe de huit milliards de francs CFA pour soutenir les sinistrés, il estime que les préparatifs ont été insuffisants. « L’alerte précoce aurait dû être suivie d’actions immédiates. Nous avions vu venir cette situation. En août et début septembre, les alertes montraient que le fleuve allait déborder et des plans de contingence et d’intervention auraient dû être mis en place », annonce la source qui s’appuie sur la déclaration du professeur [lors d’une intervention à la Radio Sénégal internationale (RSI)].
Le Pr. Mbow insiste également sur l’importance de préparer l’après-crue pour permettre aux populations de reprendre rapidement leurs activités économiques. « Il est essentiel d’investir dans de bonnes semences et de permettre la culture de plusieurs récoltes afin de compenser les pertes subies », a-t-il précisé. Il soutient que l’investissement dans l’agriculture post-crise est crucial pour assurer une reprise économique rapide.
Pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent à l’avenir, l’expert préconise un recasement rapide des populations touchées et une anticipation accrue des besoins humanitaires. « On doit anticiper en identifiant les sites de recasement et en prépositionnant des vivres pour éviter de tâtonner lorsque la crise éclate», a-t-il expliqué, soulignant la nécessité d’une réponse proactive pour atténuer les impacts des futures crues.