A quelques semaines du démarrage de la campagne électorale pour les prochaines élections législatives du 17 novembre à Thiès, c’est encore la morosité et l’indécision sur le terrain politique à Thiès. Et le fait marquant reste de loin le silence assourdissant, voire intrigant du président Idrissa Seck de rewmi, qui était il y a seulement quelque temps le maître du jeu politique local. Mais à ce jour, aucune déclaration, aucune orientation ou directive à l’endroit des responsables de son parti, ce qui suscite mille et une interrogations dans la capitale du rail.
A moins de trois semaines du démarrage de la campagne électorale, pour élire une nouvelle législature au Sénégal, rien ne bouge encore sur le terrain politique à Thiès, pourtant jadis bouillant à l’approche de rendez-vous électoraux de cette importance. Et le fait le plus marquant est le silence assourdissant, voire même intrigant du président Idrissa Seck de Rewmi, qui était le maître incontestable du jeu politique local, avec une machine électorale dévastatrice.
Pourtant depuis 1996, il est au-devant de la scène politique à Thiès, d’abord avec le Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et à la suite du divorce politique avec Me Abdoulaye Wade, son hégémonie a été plus marquante sous la bannière de son parti en l’occurrence le Rewmi. L’ascendance n’a été brisée que lors des élections locales, puis législatives de 2022, avec l’expérience du «Mburook soow», signée par un compagnonnage avec l’APR le parti au pouvoir d’alors, dans le cadre de la coalition Benno Bokk Yaakaar. Mais aujourd’hui, force est de constater que tout est en berne au niveau de Rewmi et les responsables ne savent pas encore quoi faire. Et pour cause, notent les différentes sources sollicitées à cet effet, Idrissa Seck n’a encore donné aucune orientation, aucune indication quant à la conduite à tenir. Sous le sceau de l’anonymat, un responsable indique que personne ne sait encore les contours des dispositions qui sont à la base de la mise en place de la coalition Takku Wallu Sénégal (TWS).
D’ailleurs aucun responsable de Rewmi ne figure parmi les investis qui iront à l’assaut des 4 sièges mis en jeu dans le département de Thiès. Pour tenter de s’imposer à l’échelle départementale, la coalition a misé sur Moustapha Mbaye du Parti de l’Unité et du Rassemblement (PUR) comme tête de liste, suivi d’Hélène Tine de Mor Diouf du Parti Démocratique Sénégalais (PDS) et d’Astou Ciss. Beaucoup de Rewmistes considèrent une telle situation comme un manque de respect notoire, exacerbé par le silence de leur leader.
D’ailleurs lors de la dernière réunion de la coalition au siège de l’Alliance Pour la République (APR) présidée par Abdou Mbow, Cheikh Gaye le représentant de Rewmi n’a pas manqué de lâcher ses vérités dans ce sens, avant de cracher sur le poste de plénipotentiaire de la coalition qui lui a été proposé. Des responsables de Rewmi confient ne pas comprendre que le Rewmi puisse s’allier encore avec l’APR après deux tentatives infructueuses, marquées par « des trahisons manifestes ». C’est parce que, disent-ils, lors des dernières locales, alors que Siré Dia de l’APR était la tête de liste départemental de la coalition et des Rewmistes à la tête des listes de la ville de Thiès-Est, Thiès-Ouest et Thiès-Nord, l’analyse des résultats a clairement fait apparaître des votes sanctions de républicains contre les candidats de Rewmi.
Quant au PDS, ces responsables disent ne pas comprendre comment le Rewmi peut cheminer dans une même coalition avec ce parti qui a battu campagne contre Idrissa Seck lors de la présidentielle et pour la coalition Diomaye Président. Fort de ces considérations qu’ils considèrent comme des incongruités, la quasi-totalité des responsables de Rewmi ont aussi adopté la stratégie du silence, avec en toile de fond, la volonté de croiser les bras et de ne pas battre campagne. Ce qui serait dommage pour la grande coalition Takku Wallu Sénégal (TWS) qui compte également dans ses rangs à Thiès bien d’autres formations politiques. A cette attitude de Rewmi, s’ajoute le fait que le PDS et l’APR subissent également de plein fouet, les contrecoups d’une division interne, causée par ce jeu d’alliance. C’est ainsi que beaucoup de responsables importants de ces deux formations politiques ont craché sur l’alliance, pour aller se retrouver dans d’autres listes concurrentes. C’est dire que pour l’heure, rien n’est encore joué à Thiès et les coalitions gardent les mêmes chances de s’emparer des 4 sièges dédiés au département de Thiès.