Le Pastef veut une majorité qualifiée et sécurisée lors des législatives de 2024. il fera face à des coalitions qui vont tenter de le faire chuter. dans ce lot figurent Macky Sall, Karim Wade , Idrissa Seck, Barth , Bougane et amadou Bâ. seul contre tous, Ousmane sonko va-t-il confirmer sa razzia de la présidentielle ou pliera-t-il sous les assauts de ses adversaires ? Là est la question.
Un ancien chef d’Etat du Séné- gal Macky Sall , tête de liste de la coalition « Takku Wallu Senegal » va se mesurer à Pastef dirigé par Ousmane Sonko. Ce dernier s’est illustré lors de la Présidentielle en faisant obtenir à son protégé Bassirou Diomaye Diakhar Faye un score de plus de 54% de suffrages exprimés. Sonko avait réussi à transformer la Présidentielle en un Référendum entre son camp et celui de Amadou Bâ, candidat de Benno intronisé puis lâché par Macky Sall. L’ex Premier ministre a eu un score de 35% et quelques. Que vaut-il actuelle- ment ? Sonko va-t-il confirmer sa bonne santé électorale ? Va- t-il prendre sa revanche contre Macky Sall qui l’avait surclassé à la Présidentielle de 2019 ?
L’heure de la revanche a-t-elle sonné pour Ousmane sonko ?
Entre Ousmane Sonko et Macky Sall, l’heure de la revanche semble avoir sonné. La présidentielle de 2019 a été remportée par l’ancien président Sall. Les législatives anticipées du 17 novembre constituent une belle occasion pour Ousmane Sonko de prendre sa revanche . L’ex-chef de l’Etat qui a rendu son tablier d’envoyé spécial du Pacte de Paris pour les peuples et la planète (4P), a en effet été investi tête de liste nationale pour sa coalition Takku Wallu Sénégal. Une nouvelle alliance qui scelle les retrouvailles de la
famille libérale. Karim Wade, installé en exil au Qatar depuis huit ans, a fait corps avec le Président Macky Sall et Idrissa Seck . Les « fils » de Wade jouent leur survie. Le retour annoncé de l’ancien Président, absent du pays depuis qu’il a cédé le pouvoir à Bassirou Diomaye Faye en avril, est un enjeu de taille pour le contrôle des Législatives anticipées de 2024. S’il n’a jamais cessé de s’activer en coulisses pour réunifier sa famille politique et tenter de neutraliser son ex- Premier ministre, Amadou Ba qu’il a combattu froidement lors de la présidentielle du 24 mars, cette réapparition con- firme son implication grandis- sante dans ce scrutin.
Depuis sa défaite, M. Ba est parti avec des cadres du parti de l’ancien président pour créer un nouveau mouvement, Nouvelle responsabilité, et prendre la tête d’une autre coalition de l’opposition, Jam ak Njariñ (« Paix et prospérité » en wolof). L’homme est entre le marteau de Macky et l’enclume de Sonko. Pourra-t-il porter ses habits de chef de l’ opposition et assumer ce qu’ il conceptualise sous le vocable de « Nouvelle Responsabilité » ? De toutes façons, il devra faire face à Macky Sall ( son ancien mentor) et aussi se dresser contre Ousmane Sonko. Entre lui et Macky , qui sera le chef de l’opposition ?
Macky sall et Cie : s’ unir ou périr…
Concernant Macky Sall , Karim Wade , Idrissa Seck et tous les autres libéraux réunis autour de la coalition « Takku Wallu Senegal », ils ont ce que les marxistes appellent une contradiction principale à gérer : comment faire pour qu’ Ousmane Sonko n’ ait pas une majorité qualifiée et sécurisée?. Cette alliance contre nature a la claire conscience qu’elle lutte pour sa survie. Sous ce rapport, les libéraux retrouvent leur grande famille. Ils savent qu’en cas de déroute non seulement leurs formations politiques vont vers leur mort mais avec les rapports, les audits de la Cour des Comptes qui épinglent des pontes du défunt régime, les risques d’emprisonnement sont réels. Cette conjonction de facteurs fait que nous assisterons inéluctablement à un « Mortal Kombat ». En attendant , sur le terrain judiciaire , Macky et Cie ont saisi le Conseil Constitutionnel pour obtenir l’inéligibilité de Ousmane Sonko suite à sa condamnation de six mois dans l’ affaire Mame Mbaye Niang et son état de contumax. Que nous réserve l’avenir ? Pour sa part, Ousmane Sonko a pris un gros risque.
Ce que risque le président de pastef
En pilotant la liste de Pastef et en refusant de surfer sur les vagues d’une coalition, Ousmane Sonko a pris date avec l’histoire. L’objectif est clair : assurer une majorité confortable à sa liste. Pari audacieux mais pas impossible pour Ousmane Sonko qui a encore le vent en poupe. Il a mesuré certainement les risques qu’il encourt en jouant à fond la caisse son avenir politique. Il lui est interdit de perdre. La seule vérité qui vaille pour Ousmane Sonko est de faire en sorte que si l’histoire ne se répète au moins qu’elle bégaie. Il a la lourde mission de conduire son régiment vers une victoire éclatante. Sans cela, son avenir politique est compromis. Il lui sera difficile de rebondir. Aucune élection n’est gagnée d’avance fussent-t-elles des législatives ? En tout état de cause, plus les législatives approchent, plus la tempéra- ture politique augmente. Le leader des Patriotes africains du Sénégal pour le travail, l’éthique et la fraternité (Pastef), désigné par son parti tête de liste nationale, fut pendant cinq ans l’opposant le plus farouche contre Macky Sall qui lui en a fait voir de toutes les couleurs. Aujourd’hui, le rapport de force semble inversé.