Donald Trump s’est engagé vendredi à “résoudre” le conflit en Ukraine en cas de victoire à la présidentielle américaine de novembre, à l’issue d’une entrevue très délicate avec Volodymyr Zelensky.
“Cette guerre n’aurait jamais dû avoir lieu, mais nous allons la résoudre”, a affirmé l’ancien président américain depuis New York, sans expliquer comment.
Le milliardaire, candidat à l’élection du 5 novembre, a qualifié le conflit de “puzzle complexe”, et a appelé à un “accord juste pour tout le monde”.
Juste avant son échange avec le président ukrainien, Donald Trump avait déjà loué sa “très bonne relation” avec Volodymyr Zelensky — mais aussi avec le président russe Vladimir Poutine.
“J’espère que nous avons de meilleures relations”, avait réagi le président ukrainien, visiblement gêné.
Avant d’assurer que Donald Trump et lui partageaient bien un même objectif: “mettre fin à la guerre.”
– “Meilleur commercial de la planète” –
En déplacement aux Etats-Unis depuis dimanche, Volodymyr Zelensky a rencontré l’ancien président américain, assuré du soutien de l’administration actuelle — mais évidemment inquiet pour l’avenir de l’aide à son pays en guerre.
Donald Trump dénonce en effet régulièrement les montants pharamineux débloqués par Washington pour Kiev depuis 2022.
Cette semaine encore, le septuagénaire a qualifié Volodymyr Zelensky de “meilleur commercial de la planète”. “Chaque fois qu’il vient dans notre pays, il repart avec 60 milliards de dollars”, a-t-il ironisé.
Une rencontre entre les deux hommes avait été évoquée au cours des derniers jours, à l’occasion du passage de M. Zelensky aux Etats-Unis — le quatrième depuis le début de l’invasion russe.
Mais cette entrevue avait été mise en suspens, apparemment en raison d’une interview du dirigeant ukrainien lors de laquelle il affirmait que le candidat républicain ne savait “pas vraiment comment arrêter cette guerre”.
Donald Trump a en effet maintes fois prétendu que s’il était réélu, il réglerait le conflit entre la Russie et l’Ukraine “en 24 heures” — sans jamais expliquer comment.
Volodymyr Zelensky et Donald Trump ont également un lourd passif.
Le milliardaire américain a été la cible à la fin de son mandat en 2019-2020 d’une procédure de destitution aux Etats-Unis pour avoir tenté de faire pression, lors d’un coup de téléphone, sur le président ukrainien pour que l’Ukraine enquête sur le fils de Joe Biden, son rival pour la présidentielle de 2020.
– Soutien de Biden et Harris –
La rencontre de vendredi survient au lendemain d’une visite à Washington du président ukrainien, où il s’est entretenu avec Joe Biden et sa vice-présidente Kamala Harris, après un passage au Congrès américain.
La “Russie ne l’emportera pas”, a assuré jeudi le président américain en le recevant à la Maison Blanche.
“Cette guerre peut être gagnée et une paix juste peut être conclue mais seulement avec les Etats-Unis”, a quant à lui plaidé Volodymyr Zelensky, venu exposer son “plan de la victoire” visant à mettre fin à l’invasion russe commencée le 24 février 2022.
“Mon soutien au peuple ukrainien est inébranlable”, l’a rassuré la candidate démocrate à la Maison Blanche Kamala Harris lors d’une rencontre séparée.
“Il y a des gens dans mon pays qui voudraient forcer l’Ukraine à abandonner de larges portions de son territoire souverain, (…) ce sont des propositions de capitulation, ce qui est dangereux et irresponsable”, a-t-elle ajouté dans une allusion à son rival républicain Donald Trump.
Moscou, dont les troupes progressent ces derniers mois face aux forces de Kiev, a revendiqué jeudi la prise d’Oukraïnsk, une ville de la région de Donetsk dans l’est de l’Ukraine.
La conquête du Donbass, bassin industriel ukrainien qui comprend la région de Donetsk, est la “priorité numéro un” du président Poutine