Notre pays traverse une période économique difficile, marquée par un déficit budgétaire croissant, une inflation galopante et une croissance en berne. Alors que chaque Sénégalais ressent les effets de cette crise, l’absence du ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération, Abdourahmane Sarr, se fait de plus en plus remarquer. Malgré un parcours au sein du Fonds Monétaire International (FMI), le ministre peine à mobiliser les appuis budgétaires attendus, ce qui suscite des interrogations sur ses compétences.
L’alerte a été donnée par un communiqué du FMI qui a épinglé le Sénégal sur des perspectives économiques désastreuses pour le reste de l’année 2024. Parmi les points saillants de cette revue, on note une baisse des prévisions de croissance, l’aggravation du déficit budgétaire, et des mesures urgentes à prendre pour maîtriser les subventions énergétiques et rationaliser les exonérations fiscales. En dépit de cette situation alarmante, aucune réaction n’a été enregistrée de la part du ministre Sarr, qui semble cruellement absent du débat public.
Selon une source interne au ministère de l’Économie, un appui budgétaire crucial de plus de 40 milliards de francs CFA, indispensable pour faire face au déficit, n’a toujours pas été mobilisé. Cette défaillance dans la gestion des ressources pourrait aggraver la crise actuelle. Pis encore, aucune stratégie de relance du financement des projets en souffrance n’a été mise en place, et les engagements pris par le ministre ne concernent que des conventions négociées par son prédécesseur, Doudou Ka, ou grâce à l’entregent du ministre des Finances, Cheikh Diba.
Au-delà des chiffres et des rapports, ce qui inquiète le plus, c’est le silence assourdissant du ministre Sarr. Alors que le pays attend des réponses claires et des actions concrètes, c’est l’envoyée spéciale du Président, l’ex-Premier ministre Aminata Touré, qui est montée au front pour tenter de rassurer les Sénégalais. Une posture rappelant celle de la sœur du ministre, qui avait occupé ce même poste sous Macky Sall avant d’être éjectée.
à quoi sert un ministère de l’Économie aussi inefficace ?
Avec une telle gestion, la question se pose légitimement : à quoi sert un ministère de l’Économie aussi inefficace ? Il est temps de repenser la structure actuelle. Le Sénégal avait connu des succès retentissants entre 2014 et 2019 sous un grand ministère de l’Économie, des Finances et du Plan, qui avait permis une meilleure coordination des politiques économiques et une mobilisation efficace des ressources. Peut-être est-il temps de revenir à cette formule gagnante et de fusionner à nouveau ces compétences pour redresser la barre avant qu’il ne soit trop tard.
Le FMI a été clair : sans mesures rapides et fortes, la situation budgétaire du Sénégal continuera à se dégrader. Parmi les mesures attendues, on parle d’une augmentation des prix de l’électricité pour les consommateurs au-delà de la tranche sociale et d’un prix du carburant qui dépasserait la barre des mille francs CFA le litre pour le super. Face à des perspectives aussi sombres, qui risquent de plonger le pays dans une crise sociale, nous avons besoin d’un leadership économique fort et visionnaire, capable de naviguer dans ces eaux troubles. Malheureusement, le ministre Sarr, malgré son passé au FMI, n’a pas su anticiper les points faibles du dossier sénégalais lors de la revue du Fonds, laissant le pays sans cap clair dans cette tempête. Le moment est venu de réagir, et vite, pour que le nouveau régime puisse espérer obtenir la majorité des voix lors des législatives du 17 novembre.
I.F