La gestion de l’émigration irrégulière ne doit pas se limiter à une perspective financière. Ce phénomène dépasse les simples questions d’emploi, d’employabilité ou de financement de projets. Il s’agit avant tout d’un problème socio-culturel.
Aucun gouvernement ne peut résoudre ce problème en se concentrant uniquement sur le triptyque “Financer-Former-Insérer”.
Actuellement, notre économie n’est pas suffisamment robuste pour absorber 50% du chômage. Il est irréaliste de penser que le pays, qu’il s’agisse de l’ancien ou du nouveau régime, puisse créer 150 000 emplois formels par an.
À raison d’un salaire de 100 000 FCFA par personne, cela représenterait 180 milliards de FCFA par an. Sur cinq ans, cela s’élèverait à 2 700 milliards de FCFA.
Ayant travaillé sur la problématique de l’émigration irrégulière depuis plus de dix ans, je suis convaincu qu’une mobilisation nationale est nécessaire pour résoudre ce fléau socio-culturel, qui n’est naturellement pas lié à un régime ou à un État particulier.
Il est donc impératif, voire urgent de mobiliser l’ensemble des composantes de la nation, à savoir,
- Le pilier Sensibilisation : Service civique national, gouverneurs, préfets, présidents de conseil départemental, maires, chefs religieux, imams, médecins-chefs, ICP, chefs de quartier, chefs de village, délégués de quartier, imams, curés, maîtres coraniques, ASC, OCB, acteurs culturels, Badianou Gox, Ndayous Daaras, Mbotays de femmes, relais communautaires, etc.
- Le pilier Sécurité & Veille : les forces de défense et de sécurité
Ainsi, avec un climat social paisible et une économie dynamique, la consolidation des emplois, la promotion d’emplois décents par les chaînes de valeur, les PME, les grands travaux, la migration circulaire et le développement endogène se feront naturellement (Pilier Socio-économique).
Pape Modou FALL
Président AMSAD
Directeur de l’emploi