DERIVE : la lettre du Président Diomaye intimant l’ordre à l’Assemblée nationale de tenir la DPG le 13 septembre prochain, est un précédent dangereux pour les raisons suivantes :
1. Le Sénégal est une république et dispose une constitution qui fonde les règles de jeu démocratique des institutions. Les relations entre le pouvoir exécutif et le pouvoir législatif sont bien encadrés (art 67 à 87 constitution). Elles n’indiquent aucunement dans un des passages de ces articles des rapports de hiérarchie ou de subordination ! Le respect du principe de la séparation des pouvoirs est fortement ancré dans le préambule de notre constitution !
Le régime des actes légaux par lesquels le Président de république saisit officiellement l’Assemblée nationale, c’est le décret et non la voie épistolaire !
Cette option fait d’ailleurs penser à une menace voilée, en agissant sur la faiblesse des députés qui craignent à ces instants la dissolution de leur institution !
C’est une incohérence de prôner la réduction des pouvoirs du Président de la république et de poser des actes dont aucun texte ne vous attribue les faveurs !
2. Pour la première fois dans l’histoire de notre pays, un Président de la république s’implique personnellement sur le choix d’une date pour la tenue d’une DPG !
Tous les Premiers ministres qui se sont soumis à cet exercice, ont géré cette question banale d’information à l’Assemblée nationale sur la date retenue pour la tenue de leurs DPG. Rappelons au regard de l’art.6 de la constitution que le Gouvernement est la 3ème institution et rien ne s’oppose à son chef de pouvoir saisir mainte porte quelle institution. II n’a pas vraiment besoin de passer par le Président de la république sur les affaires ayant trait à sa DPG !
3. Mettre la lettre du Président de la république au dessus de la décision de la conférence des présidents qui a une valeur de loi (art.19 RIAN), est encore une fois de plus illégal et, même si l’Assemblée accepte par complaisance de cautionner la date du 13 septembre.