Le Pacte de Quincy de 1945 entre le roi Abdel Aziz Ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le Président des États-Unis Franklin Roosevelt et comment l’Arabie Saoudite est devenue de fait, la vache laitière des Etats-Unis d’Amérique qui assure sa domination par des tensions, des conflits et des guerres à travers le monde.
Cheikh Chérif MBALLO
Chercheur-Directeur
du Centre Islamique de Recherche et de Documentation
(CIRED)
Les relations entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis d’Amérique se sont renforcées davantage avec la signature du pacte du Quincy qui est le surnom donné à la rencontre du 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy (CA-71) entre le roi Abdel Aziz ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le Président des États-Unis Franklin Roosevelt, de retour de la conférence de Yalta, en Crimée, à l’insu des Britanniques qui n’étaient pas du tout au courant de la rencontre en tant que Puissance dominatrice d’alors du Royaume de l’Arabie Saoudite. Ce qui fut fait, et le Président américain proposa à Abdel Aziz Ibn Saoud de le rencontrer, ainsi que l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié Ier et le roi Farouk d’Égypte, à cette l’occasion.
Le Président Roosevelt rencontre les trois chefs d’État le même jour, alors que son croiseur mouille dans le lac Amer (en plein canal de Suez, ainsi protégé de toute attaque par un sous-marin), en Égypte.
Le Président Roosevelt et le Roi Ibn Saoud dans leurs discussions auraient abordé le sujet de l’avenir de la dynastie saoudienne et du pétrole arabe et sur un pacte, garantissant à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d’un accès au pétrole, et d’obtenir l’appui du roi pour la création d’un foyer national juif en Palestine, qui serait chargé de garantir éventuellement la sécurité de ces installations pétrolières et la protection des intérêts géostratégiques des Etats-Unis au Moyen-Orient chose qui lui fut acceptée.
Et Israël fut créé et reconnu trois ans après, sur cette base en 1948, par les Nations-Unis, pour assurer les intérêts des Usa, des Arabes et de l’occident de manière générale. Dans cette discussion, fut également abordé la question du départ des Français et l’indépendance des deux pays la Syrie et du Liban, conformément aux accords de Sykes-Picot de 1920.
Le fameux pacte s’articule sur quatre points, ci-après:
1)- La stabilité de l’Arabie saoudite fait partie des « intérêts vitaux » des États-Unis qui assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle de la famille Saoud et accessoirement celle du Royaume contre toute menace extérieure éventuelle ;
2)-Par extension, la stabilité de la péninsule arabique et le leadership régional de l’Arabie saoudite font aussi partie des « intérêts vitaux » des États-Unis ;
3)-En contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain, la dynastie saoudienne n’aliénant aucune parcelle de son territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains. Aramco bénéficie d’un monopole d’exploitation de tous les gisements pétroliers du royaume pour une durée d’au moins soixante ans ;
4)-les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier saoudo-américain.
Ce pacte dont l’objectif principal consiste à ce que les États Unis garantissent la Sécurité du Royal d’Arabie Saoudite contre du Pétrole, poussa les partenaires stratégiques à créer ensemble la compagnie nationale Saoudienne de Pétrole sous le nom de: Saudi Aramco parfois appelée Aramco (Arabian American Oil Company) qui est une compagnie pétrolière publique saoudienne, dont l’exploitation a commencé, le 29 mai 1933, quand le gouvernement saoudien, suite à l’intervention de Karl Twitchell, signe un accord de concession avec Standard Oil of California (Socal), permettant à cette dernière de faire des prospections pétrolières en Arabie saoudite.
On se souvient avant cela, au milieu des années 70, du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), marqué par dix ans de guérilla, les opérations insurrectionnelles, la clandestinité, l’exil au Nicaragua.
Pour un petit rappel historique, l’administration Reagan fournissait une aide secrète aux Contras, (Les Contras (terme espagnol signifiant « contre-révolutionnaires »), appelés aussi « Résistance nationale », étaient des groupes armés en guerre contre le gouvernement sandiniste au Nicaragua. Le soutien des États-Unis à ces groupes a été fortement médiatisé par le scandale de l’affaire Iran-Contra), depuis novembre 1981, mais l’amendement Boland de 1982 mit fin à l’aide militaire quand on découvrit que la CIA supervisait des actes de sabotage au Nicaragua sans en informer le Congrès. L’amendement Boland, effectif à partir de décembre 1983 et jusqu’à septembre 1985, interdisait à la CIA et aux autres agences gouvernementales de fournir une aide militaire secrète.
L’administration Reagan a contourné cette disposition en faisant appel au Conseil de sécurité national (NSC), qui n’était pas explicitement visé par cette loi, pour superviser l’envoi d’aide secrète.
Le financement des USA (légal avant l’amendement Boland) envers les Contras, outre les formations militaires à la guerilla, s’élevait à plus de 100000 dollars de l’époque par an.
Le plan était coordonné par Oliver North du Conseil de sécurité nationale. La vente d’armes à l’Iran et le financement des Contras contourne non seulement la politique de l’Administration, mais aussi la législation passée par le Congrès connu comme l’amendement Boland. Les officiels de l’administration soutiennent que outre la restriction du Congrès de financer les Contras ou toute affaire, le Président (l’Administration) pouvait continuer à trouver des moyens alternatifs de financement pour les entités et gouvernements étrangers 5Arabie Saoudite). Les Contras finançaient une grande part de leurs activités par le Narco-trafique, cet élément conjugué aux exactions effectuées sur les populations civiles par les Contras avaient poussés le Congrès à majorité démocrate à interrompre l’aide financière aux Contras.
L’Arabie Saoudite contribua aussi à cette aide sans restriction aucune. Riyad ne voulait pas que l’affaire s’ébruite et ils n’avaient qu’une faible confiance dans les capacités de la CIA à garder un secret. Au printemps 1984, les Saoudiens avaient déjà proposé une aide de huit à dix millions de dollars soit près de un million de l’époque par mois. Ils précisaient que l’opération devait se faire dans le plus grand secret et constituait une affaire qui restera à jamais cachée. C’est à cette période que l’Iran avait intensifié ses menaces sur le trafic pétrolier dans le golfe persique. Le Président américain assura le roi Fahd de son soutient en cas de confrontation avec l’Iran et lui fournit une certaine quantité de missiles ‘’Stinger’’ sans les restrictions habituelles apportées à ce type de transaction.
On se souvient tous encore, du rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre d’Afghanistan lorsqu’elle finançait et soutenait (avec les Américains et les Pakistanais) les moudjahidines (Oussama Ben Laden) contre les Soviétiques, puis plus tard, à partir de 1994, les Talibans avec qui elle partage le même corpus politico-religieux du wahhabisme…
Compte-tenu de ces faits, le Royaume d’Arabie Saoudite deviendra de fait, le 51ème Etats de Etats-Unis et sa vache laitière qui assurerait le financement de la plupart du temps, à travers des structures et des particuliers, de fondations ou d’organisations originaires de l’Arabie Saoudite, du moins de manière indirecte et discrète des mouvements Wahhabites-Salafistes subversifs jugés terroristes à travers le monde tels que : Ansar Dine- Al-Qaïda au Maghreb islamique et en Afrique – Boko Haram- Chebabs- en ASIE- Abou Sayyaf- Al-Qaïda- Émirat du Caucase- Jemaah Islamiyah- Lashkar-e-Toyiba- Mouvement islamique d’Ouzbékistan- Mouvement islamique du Turkestan oriental- Talibans au Moyen-Orient – Al-Qaïda dans la péninsule arabique- Ansar Beït al-Maqdess- Daech- Front al-Nosra…
Dans les années 1990, Riyad a été très influente dans les guerres des Balkans puis dans les troubles du Caucase. C’est d’ailleurs à partir de 1990 que Moscou interdit le wahhabisme sur son sol et expulse les imams d’origine ou sous influences saoudiennes.
En conclusion, toute cette politique expansionniste des États-Unis en collaboration avec le Royaume d’Arabie Saoudite, sa vache laitière a souvent été marquée par des mesures visant à créer des tensions, des conflits et des guerres , afin de stimuler l’économie de guerre américaine et étendre son influence dans le monde à travers la théorie “Ordo ab Chao” (ordre à partir du chaos ou désordre constructif) qui est une expression souvent associée à la franc-maçonnerie, symbolisant l’idée que l’ordre peut émerger du chaos qui est considéré par certains comme un état initial de désordre à partir duquel l’ordre et la structure se forment qui visent à encourager l’investissement et la consommation, par des guerres, des conflits et des tensions à travers le monde.
C’est ainsi que l’Arabie Saoudite deviendra le 51eme Etats des Etats-Unis, trahissant ainsi l’Islam et les Musulmans.
Le Pacte de Quincy de 1945 entre le roi Abdel Aziz Ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le Président des États-Unis Franklin Roosevelt et comment l’Arabie Saoudite est devenue de fait, la vache laitière des Etats-Unis d’Amérique qui assure ses guerres et Conflits dans le monde.
Cheikh Chérif MBALLO
Chercheur-Directeur
Du Centre Islamique de Recherche et de Documentation
(CIRED)
Les relations entre l’Arabie Saoudite et les Etats-Unis d’Amérique se sont renforcées davantage avec la signature du pacte du Quincy qui est le surnom donné à la rencontre du 14 février 1945 sur le croiseur USS Quincy (CA-71) entre le roi Abdel Aziz ibn Saoud, fondateur du royaume d’Arabie saoudite, et le Président des États-Unis Franklin Roosevelt, de retour de la conférence de Yalta, en Crimée, à l’insu des Britanniques qui n’étaient pas du tout au courant de la rencontre en tant que Puissance dominatrice d’alors du Royaume de l’Arabie Saoudite. Ce qui fut fait, et le Président américain proposa à Abdel Aziz Ibn Saoud de le rencontrer, ainsi que l’empereur d’Éthiopie Hailé Sélassié Ier et le roi Farouk d’Égypte, à cette l’occasion.
Le Président Roosevelt rencontre les trois chefs d’État le même jour, alors que son croiseur mouille dans le lac Amer (en plein canal de Suez, ainsi protégé de toute attaque par un sous-marin), en Égypte.
Le Président Roosevelt et le Roi Ibn Saoud dans leurs discussions auraient abordé le sujet de l’avenir de la dynastie saoudienne et du pétrole arabe et sur un pacte, garantissant à la monarchie saoudienne une protection militaire en échange d’un accès au pétrole, et d’obtenir l’appui du roi pour la création d’un foyer national juif en Palestine, qui serait chargé de garantir éventuellement la sécurité de ces installations pétrolières et la protection des intérêts géostratégiques des Etats-Unis au Moyen-Orient chose qui lui fut acceptée. Et Israël fut créé et reconnu trois ans après, sur cette base en 1948, par les Nations-Unis, pour assurer les intérêts des Usa, des Arabes et de l’occident de manière générale. Dans cette discussion, fut également abordé la question du départ des Français et l’indépendance des deux pays la Syrie et du Liban, conformément aux accords de Sykes-Picot de 1920.
Le fameux pacte s’articule sur quatre points, ci-après:
1)- La stabilité de l’Arabie saoudite fait partie des « intérêts vitaux » des États-Unis qui assurent, en contrepartie, la protection inconditionnelle de la famille Saoud et accessoirement celle du Royaume contre toute menace extérieure éventuelle ;
2)-Par extension, la stabilité de la péninsule arabique et le leadership régional de l’Arabie saoudite font aussi partie des « intérêts vitaux » des États-Unis ;
3)-En contrepartie, le Royaume garantit l’essentiel de l’approvisionnement énergétique américain, la dynastie saoudienne n’aliénant aucune parcelle de son territoire, les compagnies concessionnaires ne seraient que locataires des terrains. Aramco bénéficie d’un monopole d’exploitation de tous les gisements pétroliers du royaume pour une durée d’au moins soixante ans ;
4)-les autres points portent sur le partenariat économique, commercial et financier saoudo-américain.
Ce pacte dont l’objectif principal consiste à ce que les États Unis garantissent la Sécurité du Royal d’Arabie Saoudite contre du Pétrole, poussa les partenaires stratégiques à créer ensemble la compagnie nationale Saoudienne de Pétrole sous le nom de: Saudi Aramco parfois appelée Aramco (Arabian American Oil Company) qui est une compagnie pétrolière publique saoudienne, dont l’exploitation a commencé, le 29 mai 1933, quand le gouvernement saoudien, suite à l’intervention de Karl Twitchell, signe un accord de concession avec Standard Oil of California (Socal), permettant à cette dernière de faire des prospections pétrolières en Arabie saoudite.
On se souvient avant cela, au milieu des années 70, du Front Sandiniste de Libération Nationale (FSLN), marqué par dix ans de guérilla, les opérations insurrectionnelles, la clandestinité, l’exil au Nicaragua.
Pour un petit rappel historique, l’administration Reagan fournissait une aide secrète aux Contras, (Les Contras (terme espagnol signifiant « contre-révolutionnaires »), appelés aussi « Résistance nationale », étaient des groupes armés en guerre contre le gouvernement sandiniste au Nicaragua. Le soutien des États-Unis à ces groupes a été fortement médiatisé par le scandale de l’affaire Iran-Contra), depuis novembre 1981, mais l’amendement Boland de 1982 mit fin à l’aide militaire quand on découvrit que la CIA supervisait des actes de sabotage au Nicaragua sans en informer le Congrès. L’amendement Boland, effectif à partir de décembre 1983 et jusqu’à septembre 1985, interdisait à la CIA et aux autres agences gouvernementales de fournir une aide militaire secrète.
L’administration Reagan a contourné cette disposition en faisant appel au Conseil de sécurité national (NSC), qui n’était pas explicitement visé par cette loi, pour superviser l’envoi d’aide secrète.
Le financement des USA (légal avant l’amendement Boland) envers les Contras, outre les formations militaires à la guerilla, s’élevait à plus de 100000 dollars de l’époque par an.
Le plan était coordonné par Oliver North du Conseil de sécurité nationale. La vente d’armes à l’Iran et le financement des Contras contourne non seulement la politique de l’Administration, mais aussi la législation passée par le Congrès connu comme l’amendement Boland. Les officiels de l’administration soutiennent que outre la restriction du Congrès de financer les Contras ou toute affaire, le Président (l’Administration) pouvait continuer à trouver des moyens alternatifs de financement pour les entités et gouvernements étrangers 5Arabie Saoudite). Les Contras finançaient une grande part de leurs activités par le Narco-trafique, cet élément conjugué aux exactions effectuées sur les populations civiles par les Contras avaient poussés le Congrès à majorité démocrate à interrompre l’aide financière aux Contras.
L’Arabie Saoudite contribua aussi à cette aide sans restriction aucune. Riyad ne voulait pas que l’affaire s’ébruite et ils n’avaient qu’une faible confiance dans les capacités de la CIA à garder un secret. Au printemps 1984, les Saoudiens avaient déjà proposé une aide de huit à dix millions de dollars soit près de un million de l’époque par mois. Ils précisaient que l’opération devait se faire dans le plus grand secret et constituait une affaire qui restera à jamais cachée. C’est à cette période que l’Iran avait intensifié ses menaces sur le trafic pétrolier dans le golfe persique. Le Président américain assura le roi Fahd de son soutient en cas de confrontation avec l’Iran et lui fournit une certaine quantité de missiles ‘’Stinger’’ sans les restrictions habituelles apportées à ce type de transaction.
On se souvient tous encore, du rôle de l’Arabie saoudite dans la guerre d’Afghanistan lorsqu’elle finançait et soutenait (avec les Américains et les Pakistanais) les moudjahidines (Oussama Ben Laden) contre les Soviétiques, puis plus tard, à partir de 1994, les Talibans avec qui elle partage le même corpus politico-religieux du wahhabisme…
Compte-tenu de ces faits, le Royaume d’Arabie Saoudite deviendra de fait, le 51ème Etats de Etats-Unis et sa vache laitière qui assurerait le financement de la plupart du temps, à travers des structures et des particuliers, de fondations ou d’organisations originaires de l’Arabie Saoudite, du moins de manière indirecte et discrète des mouvements Wahhabites-Salafistes subversifs jugés terroristes à travers le monde tels que : Ansar Dine- Al-Qaïda au Maghreb islamique et en Afrique – Boko Haram- Chebabs- en ASIE- Abou Sayyaf- Al-Qaïda- Émirat du Caucase- Jemaah Islamiyah- Lashkar-e-Toyiba- Mouvement islamique d’Ouzbékistan- Mouvement islamique du Turkestan oriental- Talibans au Moyen-Orient – Al-Qaïda dans la péninsule arabique- Ansar Beït al-Maqdess- Daech- Front al-Nosra…
Dans les années 1990, Riyad a été très influente dans les guerres des Balkans puis dans les troubles du Caucase. C’est d’ailleurs à partir de 1990 que Moscou interdit le wahhabisme sur son sol et expulse les imams d’origine ou sous influences saoudiennes.
En conclusion, toute cette politique expansionniste des États-Unis en collaboration avec le Royaume d’Arabie Saoudite, sa vache laitière a souvent été marquée par des mesures visant à créer des tensions, des conflits et des guerres , afin de stimuler l’économie de guerre américaine et étendre son influence dans le monde à travers la théorie “Ordo ab Chao” (ordre à partir du chaos ou désordre constructif) qui est une expression souvent associée à la franc-maçonnerie, symbolisant l’idée que l’ordre peut émerger du chaos qui est considéré par certains comme un état initial de désordre à partir duquel l’ordre et la structure se forment qui visent à encourager l’investissement et la consommation, par des guerres, des conflits et des tensions à travers le monde.
C’est ainsi que l’Arabie Saoudite deviendra le 51eme Etats des Etats-Unis, trahissant ainsi l’Islam et les Musulmans.
Dakar, le jeudi, 15 août 2024