M. Yankhoba Diémé, ministre du Travail et des relations avec les institutions, apprécie le travail fait par le Haut-conseil des collectivités territoriales (Hcct) sur l’Acte 3 de la décentralisation, dix ans après sa mise en œuvre, en parlant de la viabilité des départements. L’objectif visé est de trouver des solutions aux «incohérences» relatives à la décentralisation.
La cérémonie de clôture de la 3ème session du Haut-conseil des collectivités territoriales s’est tenue hier dans les locaux de l’institution. Ouverte jeudi dernier, la rencontre a porté «sur la viabilité des départements après dix ans de mise en œuvre de l’Acte 3 de la décentralisation». Une étude sur «la viabilité des départements au Sénégal» réalisée par le Hcct a été adoptée par les membres de l’institution sous réserve des observations qui vont y être intégrées ainsi que les trois avis portants. Si l’un porte sur «la correction des incohérences territoriales», les autres parlent du «renforcement des mécanismes de coopération et d’intercommunalité entre les départements et les communes à travers des sociétés et l’autonomie financière des départements». «La thématique de votre session est en cohérence avec le quatrième point de l’axe 10 du projet intitulé : «Pour une gouvernance territoriale dans un environnement saint et l’accès à un habitat décent.» Je dois avouer que les documents que j’ai découverts ici et qui ont fait l’objet de vos longs travaux, riches et fructueux, ont retenu mon attention. J’ai pris le temps de les lire sur la table, mais surtout d’écouter l’exposé et les différentes lectures. J’ai relevé sans avoir l’audace de vous résumer que cela impacte quasiment tous les ministères du gouvernement», déclare Yankhoba Diémé, ministre du Travail et des relations avec les institutions.
Il avait à ses côtés Mme Aminata Mbengue Ndiaye, présidente du Hcct. «C’est ici l’occasion que vous me donnez de prendre l’engagement de transmettre, comme nous le faisons tous les jours en notre qualité de ministre en charge des relations avec les institutions, toute la documentation utile scientifiquement acceptable et pertinente. Mais politiquement, au plan stratégique de prendre l’engagement de transmettre cela au gouvernement, peut-être même d’en faire une communication en Conseil des ministres», renchérit le ministre qui a été président du Conseil départemental de Bignona.
Répondant aux instructions du président de la République et de son Pm appelant «aux respects des institutions», le ministre explique : «nous avons la conviction que la force des institutions ne réside pas forcément dans le biceps de ceux qui l’incarnent. Mais c’est dans la capacité de vous et nous, chacun en ce qui le concerne, à faire preuve de rétention de sa force bicepsuelle pour donner corps à la force des institutions, surtout quand on sait qu’on peut éviter de donner des coups irréguliers. Cela me parait extrêmement important d’emmener les plaidoyers que vous avez faits, surtout un document bien élaboré, qui peut inspirer, qui peut être un bel outil d’aide à la décision», admet-il. Les limites de l’Acte 3 de la décentralisation sont passées au peigne fin par les membres du Hcct. «Comme vous l’avez indiqué dans la note conceptuelle dont une copie a été reçue, le département est confronté aux mêmes tares que les anciennes collectivités locales, régionales. Le transfert de compétences et de ressources vers les collectivités a été en deçà des ambitions affichées. Il faut le reconnaître. Par ailleurs, il y a l’insuffisance des ressources financières, ses prérogatives encore assez vagues, limitées, surtout le fait que son territoire corresponde à celui des communes», souligne le ministre du Travail. Affichant leurs préoccupations relatives aux ressources limitées des collectivités territoriales en identifiant des niches à partir des entreprises, les membres du Hcct ont été invités par le ministre du Travail à explorer le Code des mines, entre autres, pour répondre à leurs préoccupations.