Depuis quelques jours, des établissements de santé semblent retrouver le souffle avec le remboursement de la dette de l’Etat dans le programme de la couverture universelle sanitaire. A cet effet, une enveloppe de 10 milliards avait été décaissée par le ministère de la Famille pour solder une grande partie de cette dette. Cependant, au sein des programmes, les nominations ont suscité des controverses. L’attente de la population sur la promesse du nouveau régime de mettre les postes en compétition semble être rangée dans les tiroirs.
La mayonnaise tarde à prendre dans le secteur de la santé. Après trois mois de prise de fonction, le ministre de la Santé et de l’action sociale, Dr Ibrahima Sy se cherche. Ce dernier a pris du temps pour mettre en place son équipe devant l’accompagner durant toute sa gestion. Cependant, dans cette démarche, certaines de ses nominations ont suscité moult tensions. Les syndicats se sont levés pour dire non à la nomination du nouveau chef de la division Sida. Aujourd’hui, ils sont très nombreux à décrier le management du ministre de la Santé et de l’action sociale. Si ce dernier semble privilégier l’approche inclusive en étant proche des populations, certains acteurs pensent que ce rôle ne fait que l’enfoncer. « Le ministre est un manager. Il a des représentants dans chaque département qui doivent l’accompagner dans la mise en œuvre de la politique de santé de l’Etat. Il doit refuser d’être toujours au-devant de la scène pour certains sujets » a déclaré Amadou Sylla, expert en sciences sociales. M. Sylla fait allusion à la sortie du ministre de la Santé lors du retour des pèlerins sur la terre sénégalaise, en rapport à la flambée des cas de Covid. « C’est une situation qui devait être gérée par le Directeur de la prévention ou encore la cellule de communication et non par lui. Tout le monde sait que la Covid est endémique au Sénégal et à chaque retour de la Mecque, il y a une augmentation des cas de grippe. Normal qu’une hausse des cas de Covid soit notée », a-t-il fait savoir. Un autre problème décrié demeure la gouvernance. Selon le syndicaliste Cheikh Seck, le ministère de la Santé ne manque pas de moyens mais plutôt un problème de management qui se pose ainsi que l’utilisation efficiente des ressources. « Depuis que le ministre est là, les négociations sont au ralenti. Les travailleurs des collectivités locales sont toujours en grève. Il y avait des engagements du ministère pris sur le suivi des accords mais rien n’est fait » a-t-il fait savoir.
Au-delà de la rupture vendue à la population sénégalaise par le nouveau régime, la mise en compétition des postes a été rangée aux oubliettes en faveur des nominations. Malgré ces quelques points gris, les établissements hospitaliers ont cependant retrouvé le souffle avec le remboursement d’une grande partie de la dette dans le cadre de couverture universelle sanitaire pour une valeur de 10 milliards de nos francs.