Dans le document communiqué intitulé ‘’Alerte au Centre du Mali’’, certains responsables politiques originaires des régions de Bandiagara et de Mopti exhortent le gouvernement à dissoudre les groupes d’autodéfense. Plusieurs fois cités par les rapports des associations de défense des droits de l’Homme, les auteurs du document accusent ces groupes d’être responsables des attaques déguisées contre les villages stratégiques qui refusent de se soumettre à leur diktat.
L’attaque récente contre le village de Tégourou , situé à quelques encablure de la ville de Bandiagara, au lendemain de l’arrestation de Youssouf Tembely, présumé complice des terroristes et membre du groupe d’autodéfense Dan Amassagou, qui a suscité cette nouvelle demande de dissolution de tous les groupes d’autodéfense. Les initiateurs de cette demande estiment que certains groupes d’autodéfense du Centre se voyant l’étau se resserrer autour d’eux, seraient en train de mettre en place « une stratégie de déstabilisation ».
Les auteurs de ces crimes odieux tirant profit de la crise, selon nos interlocuteurs, organisent des attaques déguisées sur des villages stratégiques pour faire croire à l’opinion publique que l’insécurité devient plus grande et incontrôlable. Ils rapportent les témoignages sur les localités en proie à cette pratique macabre. Lesquels soutiennent à leur tour que les acteurs des attaques sont connus. « Personne n’oserait les dénoncer par peur des représailles », lance un témoin. Aujourd’hui, plusieurs combattants engagés au sein de ces groupes d’autodéfense pour instaurer la sécurité en ont ras le bol. Dans l’anonymat total, ils commencent à lever le tabou sur les pratiques développées par certains groupes d’autodéfense.
« Le plus grand souhait des populations serait la disparition des groupes d’autodéfense qui visiblement deviennent souvent plus dangereux que le groupes armés terroristes. Ils créent des sous-groupes qui commettent des assassinats ciblés, d’exactions, d’enlèvements d’hommes et de bétails… », soulignent les auteurs du texte qui citent toujours comme preuve l’’arrestation de Youssouf Tembely par les FAMa et les représailles qui ont suivi contre le village Tegourou ayant fait 4 morts civils. « Cette attaque de Tegourou serait un règlement de compte des acolytes brigands arrêtés par l’armée et transférés à la prison de Sévaré. Ils reprochent aux habitants du village d’avoir dénoncé le cerveau de leur réseau », expliquent toujours les initiateurs de cette demande.
Lesquels rapportent que la méthode développée par les auteurs de ces attaques consiste à discréditer l’armée et pour mieux manipuler les populations en cette période hivernale. « Leur mode opératoire de faire croire aux ressortissants qu’ils sont actifs mais n’ont pas de munitions et d’armes afin que la Diaspora cotise encore des montants pour eux alors qu’ils n’ont jamais pu faire face aux Groupes armés terroristes qu’ils prétendent combattre », nous confie un responsables politique dans l’anonymat. Ils appellent l’Etat central à s’assumer et à imposer son autorité sur le plan sécuritaire dans cette partie du pays où certains groupes d’individus dictent leurs lois aux paisibles populations qui paient depuis des années un lourd tribut des affres des groupes terroristes.
Ce n’est pas la première fois que des voix s’élèvent pour demander la dissolution de ces groupes d’autodéfense et milice dozos cités par plusieurs sources comme responsables de plusieurs exactions. Les associations de défense de droits de l’Homme en passant par les différentes assises organisées par les différents gouvernements dans les 10 dernières années jusqu’aux Nations Unies réclament leurs dissolutions. Le défunt régime de feu Ibrahim Boubacar Keïta avait pris un décret annonçant la dissolution des groupes d’autodéfense et milice sur l’ensemble du territoire national. Cette injonction ou interdiction du gouvernement n’a pas dissuadé les combattants de ces groupes à déposer les armes. Au contraire, ils ont prospérés et continuent de dicter leur diktat aux populations