« L’Alliance de crédit et d’Épargne pour la production (ACEP), va mettre en place un nouveau plan stratégique qui s’étendra sur la période de 2024 à 2026. Il a pour objectif de permettre aux petits producteurs agricoles, aux acteurs du secteur informel et de l’éducation, aux micro-entreprises entre autres d’accéder au crédit », a révélé le Directeur Général de l’ACEP, Mr Souleymane Sarr, lors de la conférence presse tenue vendredi, dans les locaux de son institution sise Avenue Bourguiba x blvd Dial Diop. C’était à l’occasion du lancement des festivités des 30 ans de l’Acep.
Selon le Directeur Général de l’ACEP, des fonds d’importants vont être mobilisés : 200 milliards de nos francs sur une période de trois ans pour accorder des prêts à l’écrasante majorité des populations et exclus du système bancaire classique. En réalité, l’Alliance de crédit et d’épargne pour la production a assoupli les critères d’éligibilité d’accès aux prêts, contrairement aux banques où les conditions d’accès sont draconiennes. La solvabilité du client et d’autres garanties sont cependant exigées. Principal secteur visé : l’agriculture qui est l’ADN de l’Acep. 4111 petits producteurs dont une bonne partie habite dans les zones rurales ont bénéficié d’un financement de l’institution. Ces petits producteurs peuvent obtenir des prêts de 500000 Fcfa à 2 millions de FCFA.
En outre, l’institution financière compte collecter 85 milliards de francs CFA en faisant un emprunt de 80 milliards FCFA. La réalisation de ces objectifs passera par la digitalisation et la mise en place des canaux externes. Il s’agit, selon le DG, de la création des applications et des centres d’appels qui permettront aux clients d’exprimer leurs besoins pour un traitement efficient et rapide de leurs dossiers. Cet ambitieux plan vise à renforcer les capacités des petites et moyennes entreprises (PME) qui occupent 80% du tissu économique. Leur pérennisation et leur rayonnement passeront nécessairement par l’obtention de moyens financiers conséquents. Fondée en 1985, l’Acep « a connu une croissance remarquable, passant d’un bilan total de 1, 3 milliard FCFA à plus de 104 milliards de nos francs. Sur le dernier exercice 2023, elle a réalisé une production de crédits de l’ordre de 106 milliards de FCFA, démontrant ainsi sa capacité à soutenir l’économie locale et à répondre aux besoins de ses clients », informe le responsable du pionnier de la microfinance.
Auparavant, le Dg Souleymane Sarr soutenait que, depuis sa création, ACEP a transformé des défis en opportunités, réalisé des objectifs audacieux et établi des relations durables avec ses partenaires. « A travers les années, nous avons soutenu des milliers de projets, amélioré la qualité de vie de nos clients et contribué au développement économique du Sénégal. Notre parcours est une preuve de la puissance de la microfinance pour changer des vies ».
Par contre, il ne manque pas de difficultés dans le secteur de la microfinance même si les recouvrements ont atteint un taux satisfaisant, estimés à 95 %. Pour le DG, il urge enfin que « les pouvoirs publics appuient en mettant en place un dispositif adéquat qui réponde aux exigences de la microfinance ». Mr Sarr a salué par ailleurs la collaboration avec les nombreux partenaires, l’État du Sénégal, International finance Corporation (IFCI), filiale privée de la Banque mondiale (BM).