L’équité, la transparence et la redevabilité sont trois piliers nécessaires au paiement de l’impôt par les citoyens et les entreprises, a rappelé le directeur du contrôle interne à la direction générale des impôts et des domaines (DGID), Amadou Abdoulaye Badiane, dans un entretien avec l’APS.
‘’Il y a trois piliers […] pour emmener les gens à consentir à payer l’impôt. Le premier pilier, c’est l’équité. Quand tout le monde cotise, chacun sait qu’il va finir par recevoir son argent’’, a expliqué M. Badiane.
Le fonctionnaire de la DGID, interrogé à l’occasion des assises de l’entreprise organisées jeudi et vendredi à Dakar par le Conseil national du patronat, estime que l’impôt est aussi nécessaire que ce qu’apportent les contributeurs d’une tontine en guise de cotisation.
‘’Le deuxième pilier, c’est la transparence. L’argent que nous confions à l’État doit nous revenir de la façon la plus transparente’’, a-t-il dit.
‘’Il faut que l’impôt retourne aux populations sous forme de biens publics, de routes, d’écoles, d’hôpitaux, etc. Prenons l’exemple de la dernière Tabaski, avec les difficultés de transport. L’État a mis à la disposition des voyageurs les bus de Dakar Dem Dikk’’, la société nationale de transport en commun, a rappelé Amadou Abdoulaye Badiane pour mettre en exergue la capacité de l’État à venir fournir des services à tous les citoyens à l’aide de l’impôt.
‘’Tous les acteurs ne jouent pas pleinement leur rôle pour la viabilité des PME’’
Selon M. Badiane, des citoyens et des entreprises ‘’rechignent’’ quelquefois à payer l’impôt, car ils pensent que c’est pour ‘’enrichir’’ quelques-uns.
Le niveau de ‘’redevabilité’’ des représentants de l’État envers les administrés est le troisième pilier, a-t-il ajouté.
‘’La question fiscale est au cœur de notre vivre ensemble. Si on veut vivre ensemble, il faut chercher les moyens d’y arriver. Et du point de vue de l’État, il n’a pas d’autre moyen que d’aller chercher de l’argent par une collecte auprès des citoyens’’, a poursuivi le directeur du contrôle interne à la DGID.
‘’Il y a des responsabilités, dont la première incombe à la DGID, qui doit communiquer aux entreprises les moyens avec lesquels elle va les accompagner et éviter de les pousser à mettre la clé sous le paillasson’’, a dit M. Badiane en parlant de l’impôt des entreprises.
Les entreprises, elles, doivent se rapprocher de la DGID pour comprendre la fiscalité, a-t-il ajouté, soulignant qu’‘’il existe un cadre fiscal adéquat pour permettre aux entreprises de se développer et d’avoir de la viabilité’’. ‘’Malheureusement, tous les acteurs ne jouent pas pleinement leur rôle […] pour la viabilité des PME.’’
‘’Les grandes entreprises ont un cadre de concertation [avec l’État], ce qui fait défaut aux PME’’, a signalé Amadou Abdoulaye Badiane.
Il estime qu’‘’il faut un plaidoyer de l’administration fiscale, des organisations professionnelles et des PME pour […] que chacun y trouve son compte’’.