Désolation et désarroi sont les sentiments les plus partagés par les dockers du port de Ziguinchor qui sont restés plus de deux ans sans activités. Des pères de familles qui ne voient pas de bateaux accoster dans ce port de commerce plongés depuis dans un chômage. L’arrivée hier d’un navire, avec plus de trois cents (300) containeurs vides pour la campagne d’anacarde, a permis à ces dockers de voir une lueur d’espoir quant à la relance de leurs activités dans ce port de commerce de Ziguinchor «déserté» par les gros navires.
Plus de deux (2) ans et demi qu’ils se tournent les pouces au port de Ziguinchor, les dockers et autres travailleurs qui s’activaient dans ce port ont vu leurs activités en hibernation depuis. Une situation qui a fini d’imprimer désolation et désarroi total chez ces dockers, pères de familles qui évoquent avec amertume leur triste sort dans ce port commercial.
Et lorsque le président des dockers, Sadibou Djité, évoque la question, c’est pour dire ceci : «voilà presque trois (3) ans que nous sommes là, sans activités. Pas de bateaux qui accostent. Nous sommes là, dans la plus grande oisiveté. On ne fait que contempler le fleuve. Les bateaux qui chargeaient du ciment, du riz et autres produits ont disparu. Aucun de ses bateaux n’accostent ici…», se désole le vieux qui place cette regrettable situation sous le coup de certaines décisions prises et malentendus entre acteurs.
«Pourtant ce port est le deuxième du Sénégal. Mais aucune activité dans ce port excepté les activités du bateau Aline Sitoé Diatta de l’autre côté mais nous ici on est très fatigué. Des milliards sont pourtant investis dans ce port mais les activités sont au point mort…», déplore les dockers du port de Ziguinchor qui interpellent les autorités pour des activités 24h sur 24 dans ce port commerce.
Des pères de familles qui peinent à travailler. «Nous sommes restés depuis plus de deux (2) ans sans activités. Moi, personnellement, ma dernière facture remonte en 2021. Notre activité principale était concentrée dans le déchargement du ciment. Mais, depuis des années, le produit transite par voie terrestre, pas de bateau ici, dans le port commerce. Rien ne marche… C’est difficile», lance avec dépit Malamine Mane, le vice-président du Bureau main d’œuvre portuaire qui parle de centaine de pères de famille plongés dans le chômage.
Une situation difficile pour ces dockers qui n’ont pas manqué de manifester un petit ouf de soulagement à l’arrivée du bateau Djilor qui transportait trois cents (300) conteneurs vides. Ce bateau qui a accosté hier, lundi 27 mai 2024, au port de Ziguinchor a suscité la joie chez ces dockers qui assimilent l’arrivée de ce navire à une fête. «Nous remercions le président de la République et toutes les autorités qui ont joué un grand rôle dans l’arrivée de ce bateau. Nous sommes restés deux ans et demi sans activité. Et aujourd’hui, c’est un soulagement ; c’est notre fête et nous prions pour que cela continue…», renchérit ce docker qui, a l’image de ces autres collègues, attendaient avec impatience le déchargement de ces containeurs.
Des dockers qui comptent aujourd’hui sur la campagne de commercialisation des noix de cajou pour reprendre leurs activités. Mais, si certains d’entre eux sont confiants, d’autres expriment un pessimisme avec les divergences et malentendus entre acteurs de la filière anacarde sur les voies d’exportation du produit. L’exportation par voie maritime ou par voie terrestre, la question reste pendante, même si une décision des autorités, un arrêté, parle d’une exportation des noix exclusivement par voie maritime. Une seconde option qui pourrait afficher le sourire chez les dockers et autres travailleurs évoluant au port de commerce de Ziguinchor.