Une nouvelle structure dénommée « SAUVONS LE PDS » dans le PDS fête les 50 ans de la création du plus grand parti politique de l’opposition dans l’histoire de la démocratie sénégalaise ce samedi 11 mai, à l’occasion d’un séminaire dans la région de Thiès, la ville natale du parti.
Retour sur les événements marquants de l’histoire du parti démocratique Sénégalais. Depuis sa fondation jusqu’à ses récents succès électoraux lors des derniers législatives et sa collaboration à la victoire de la Coalition Diomaye, le président Abdoulaye Wade Secrétaire général National du parti qui l’avait fondé en 1974, 14 ans après les indépendances, changea à jamais la trajectoire de la politique au Sénégal et en Afrique avec l’abandon du travaillisme de type britannique pour inspirer la revendication du libéralisme démocratique à la suite d’une adhésion au projet Senghorien des trois courants devenus quatre à la fin ( Socialiste, Communiste, Libéral et Conservateur ). Une ruse auréolée de «la stratégie du siècle», car ayant été, un subterfuge pour tromper le président de l’époque à accepter son parti cachant l’idéologie d’une opposition radicale, néanmoins républicaine et démocratique qu’il cachait sous son manteau légendaire de stratège. Une opposition que le successeur de Senghor, le président Abdou Diouf et le Parti Socialiste, avaient sous la gorge durant 20 ans.
On ne saurait omettre dans les périodes d’adolescence du parti, l’affaire des armes Libyennes, des voitures piégées de 1988 et la mort du juge Constitutionnel M. Babacar Séye entre autres, des crimes aux allures de guérilleros de l’Amérique Latine, et qui étaient impunément collés au secrétaire général du parti du PDS et à ses alliés et militants de l’époque.
Le parti avec la flamme de l’espoir qu’il suscitait chez les populations, trouve ses racines dans le discours post indépendance jamais entendu, le fameux changement de paradigme et d’approche de gouvernance, le légendaire « SOPI ». Le parti Démocratique Sénégalais tire sa fondation avec l’égide du mouvement nationaliste Ordre nouveau quelques années après les indépendances. Durant de longues années, le PDS pesa de tout son poids sur la scène politique sénégalaise et Africaine. Wade père fondateur, était un symbole de tout un continent. C’était lui,Félix Houphouët-Boigny et Kwame Nkroumah……les pères fondateurs des indépendances en Afrique.
En 1978, le PDS déposa sa toute première candidature à l’élection présidentielle quatre ans après la création du parti, Maître Abdoulaye Wade se lance dans la périlleuse quête vers le Palais de la République, il revendique résolument la rupture devant le tout-puissant Léopold Sedar Senghor, plaidant en faveur des libertés « individuelles, familiales, communales, économiques, culturelles ». Il récolte la moquerie légendaire de Senghor « Laye Ndiombor » qui veut dire Ablaye Wade le rusé.
Après 26 ans d’opposition, avec des séries d’emprisonnements et de cohabitation dans le gouvernement de Diouf, le parti Démocratique Sénégalais accède au pouvoir le 19 mars 2000, une date devenue historique, car elle symbosait la fin d’une hégémonie socialiste et le début d’une ère de liberté et d’ouverture sur le plan panafricain.
26 ans après sa création en 1974, le PDS réalise son premier coup électoral à deux tours lors d’une élection présidentielle très mouvementée. À l’issue d’une campagne électorale placée sous le thème de la « Marche Bleue », le secrétaire général du parti PDS obtenait 58,5% des voix contre 41,5 pour le président sortant Abdou Diouf au deuxième tour. On se rappelle toujours qu’aux alentours de 22 heures de ce dimanche 19 mars 2000, à Dakar et dans les autres régions, les rues commencèrent à se remplir et les « Sopi ! Sopi ! « Changement », se faisaient entendre avec des cris d’hystérie.
L’éternel opposant remportait, à 73 ans, l’élection présidentielle contre Abdou Diouf, au pouvoir depuis près de vingt ans.
Entre 2000 et 2004, la coalition FAL (front pour l’alternance) qui avait porté la candidature de Wade, se brisa et la boulimie d’Idrissa Seck, un pouvoiriste physiquement paresseux, qui devait conduire une mission politique durable, fera jaillir les premières tâches noires dans la famille libérale du père fondateur.
Les années qui ont suivi cette note désagréable du pape du SOPI, ont fait l’ascension fulgurante du fils bien-aimé de son père et de sa mère la première Dame Mme Viviane Wade, mais moins accepter par les reals libéraux qui avaient noté son absence durant les années de vache maigre. Beaucoup d’observateurs de l’époque avaient conclu que c’est de là, que Macky Sall, discret et sans histoire, avait tiré la meilleure partie vers lui.
En 2008, Macky Sall était forcé de partir, car la génération du Concret du fils du Président, sonnait le glas du PDS originel, car Karim Wade à sa tête, voulait le pouvoir après son père. C’était le début de la fin au pouvoir pour le parti Démocratique Sénégalais.
Enfin, la suite après la perte du pouvoir se passe de commentaires. Karim Wade et quelques pontes du PDS vont en prison. Le plus ciblé est exilé, les autres aplatit au moindre geste et finissent par transhumer. Le PDS perd de l’ampleur, beaucoup de leaders jeunes et femmes abandonnent le navire, mais comme dans une tête atteinte de calvitie, il y aura toujours de courageux cheveux qui résistent et ne tombent jamais.
Avec les élections législatives et municipales de 2012 et 2014, le PDS parvient à gagner plusieurs localités et avait réussi à avoir un groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, chose qui garda le parti à la tête des forces politiques au Sénégal avec même le statut de chef de l’opposition que le parti perdra finalement, après l’élection présidentielle de 2019. Karim Wade qui était plébiscité à compétir lors de cette élection, s’était vu éliminé par le Conseil constitutionnel pour les causes que nous savons tous.
Une crise ouverte survient au PDS au point que le parti finit par exclure certains parmi ses membres et s’était détaché de ses principaux soutiens. Plus de la moitié des cadres du parti suivent alors le Président Wade pour œuvrer pour Karim Wade et les autres créent une concurrence dans le parti sans le quitter, d’autres ont quitté pour créer leur propre structure ou pour aller vers d’autres partis plus prometteurs.
Le 24 Mars 2024, après que la candidature de Karim Wade soit à nouveau rejetée pour cette fois-ci une cause bien exceptionnelle aux allures de deal entre qui l’on soupçonne, devant les résultats de l’élection présidentielle qui donne le vainqueur au candidat souverainiste Bassirou Diomaye Faye, le PDS dans la division encore, se cherche pour revenir en force et en forme pour le futur.
À l’issue de ce séminaire organisé par des libéraux de la structure «SAUVONS LE PDS» avec le Slogan « KARIM WADE LA RELÈVE », le parti quelque part ne joue-t-il pas son destin, car on ne saurait rassembler une famille dans un ordre clanique ?
Le PDS doit exister, car plus dur a été, le chemin jusqu’ici.
Abdou lahad Ndiaye,
Directeur de publication.