En Centrafrique, la Cour pénale spéciale (CPS) a émis le 30 avril un mandat d’arrêt international contre François Bozizé pour de possibles crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis entre 2009 et 2013. La CPS a par ailleurs demandé la coopération « notamment de la Guinée-Bissau », où François Bozizé vit en exil depuis un an. Mais le chef de l’État bissau-guinéen a déclaré que son pays « n’a pas de loi d’extradition ».
La Guinée-Bissau « n’a pas de loi d’extradition » : déclaration signée du président bissau-guinéen, Umaro Sissoco Embaló, en réponse au mandat d’arrêt international publié par la CPS contre l’ex-président de la Centrafrique, exilé à Bissau depuis 14 mois.
« Depuis qu’il est arrivé en Guinée-Bissau, François Bozizé n’a créé aucun problème. Il est en exil, comme nous l’avons été par le passé », a expliqué le 1er mai 2024 Umaro Sissoco Embaló à l’agence de presse portugaise Lusa, faisant référence à l’époque de la lutte pour l’indépendance.
Le président bissau-guinéen se trouvait d’ailleurs au Cap-Vert pour une commémoration des 50 ans de liberté des deux pays, et il a fait part de sa « surprise » d’apprendre l’émission d’un mandat d’arrêt international contre son invité centrafricain. Il a ajouté qu’il téléphonerait à son homologue Faustin-Archange Touadera, « pour savoir de quoi il retourne ».
Umaro Sissoco Embaló a rappelé qu’il avait été sollicité par l’Union africaine et des dirigeants d’Afrique centrale pour accueillir François Bozizé, ce qu’il avait accepté pour « des raisons purement humanitaires », dit-il.
La CPS explique que sa demande d’extradition « est en cours » de formalisation, et qu’elle espère la coopération de Bissau.
Depuis son arrivée à Bissau, François Bozizé s’astreint au silence médiatique comme lui ont demandé les médiateurs. Il vit discrètement. « On le voit aller à la messe à la cathédrale le dimanche », explique l’agence Lusa.