L’ancien Premier ministre, Mahammad Boun Abdallah Dionne, décédé vendredi en France où il avait été évacué pour des soins à la veille de l’élection présidentielle à laquelle il était candidat, était un technocrate tombé en politique à la faveur d’une proximité et d’un compagnonnage de longue date avec l’ancien président de la République Macky Sall.
Il avait longtemps joué les premiers rôles aux côtés de l’ancien président de la République dont il a été un ardent défenseur, un véritable fusible en tant que Premier ministre. Mahammad Boun Abdallah Dionne avait fini par prendre ses distances avec Macky Sall après que ce dernier a porté son choix sur Amadou Ba comme candidat de la coalition Bennon Bok Yaakar à l’élection présidentielle du 24 mars.
D’aucuns avaient pu apercevoir sa santé déclinante durant la campagne électorale. Au point même que des rumeurs de son décès avaient vite fait le tour de la toile avant d’être démenties par ses proches.
Né le 22 septembre 1959 à Gossas, dans la région de Fatick, M. Dionne, économiste et informaticien de formation était notamment un des hommes de confiance du leader de l’Alliance pour la République dont il a été à deux reprises directeur de cabinet, d’abord à la Primature de 2005 à 2007 ensuite à l’Assemblée nationale de 2007 à 2008, sous le régime d’Abdoulaye Wade.
Membre de l’Alliance pour la République (APR), l’ancien fonctionnaire de l’Organisation des Nations unies pour le développement industriel (ONUDI) y a joué un rôle de premier plan pendant une dizaine d’années.
Il avait ainsi dirigé aux élections législatives de juillet 2017, la liste de la mouvance présidentielle, sortie largement victorieuse de ce scrutin en raflant 125 des 165 sièges de députés en jeu.
Mahamad Boun Abdallah Dionne deviendra, deux ans, plus tard, le directeur de campagne du candidat Macky Sall à la présidentielle que le chef de l’Etat sortant a remporté dès le premier tour avec avec 58,27% des suffrages.
Son passage à la tête du gouvernement avait coïncidé avec la mise en œuvre du Plan Sénégal émergent (PSE), devenu le référentiel des politiques publiques du pays.
A partir de mai 2019, à la suite à la suppression de la fonction de Premier ministre au Sénégal, il continua d’assurer les activités de coordination du gouvernement en qualité de ministre d’Etat, secrétaire général de la Présidence du Sénégal, du 6 avril 2019 au 28 octobre 2020, date à laquelle il quitte le gouvernement.
Il se lance en 2021 dans la consultation internationale avant d’être nommé, en avril 2023, président du Conseil d’administration de la Banque industrielle pour le commerce et l’industrie (BICIS), d’où il démissionne, le 25 septembre de la même année, après avoir pris la décision de se présenter à l’élection présidentielle du 25 février 2024.