Les députés espagnols ont voté jeudi 14 mars une loi d’amnistie pour les indépendantistes catalans condamnés ou poursuivis pour la tentative de sécession avortée de 2017 en Catalogne, une mesure-clé pour le Premier ministre socialiste Pedro Sanchez, mais très controversée.
Négociée par le Parti socialiste de M. Sanchez avec les deux partis indépendantistes catalans, dont le soutien lui est indispensable pour pouvoir gouverner, la mesure a été adoptée par 178 voix contre 172, sur un total de 350 députés.
Cette loi d’amnistie est le texte le plus controversé sur lequel a eu à se prononcer le Parlement depuis l’arrivée au pouvoir de M. Sanchez en 2018.
Dans une allocution avant le vote, le chef du Parti Populaire (PP), Alberto Nuñez Feijoo a lancé une attaque dévastatrice contre la mesure, affirmant que « cette loi divise l’Espagne en deux » et dénonçant « une absence absolue de scrupules et de convictions » de la part de M. Sanchez. «Cette loi va être approuvée parce que c’est l’unique moyen qu’a M. Sanchez de rester encore un peu président du gouvernement », a-t-il poursuivi. Ce « n’est pas la réconciliation » avec la Catalogne mise en avant par le gouvernement pour la justifier, « c’est la soumission » aux indépendantistes”, a-t-il lancé.
L’amnistie, qui devrait bénéficier à environ quatre cents personnes, a pour objectif de mettre fin aux poursuites et d’annuler les condamnations découlant des événements de 2017, lorsque le gouvernement régional catalan, présidé par Carles Puigdemont, avait organisé unilatéralement un référendum d’autodétermination illégal, la plus grave crise politique de l’histoire contemporaine de l’Espagne.