Au Cameroun, la société civile dresse son tableau de la situation des droits de l’homme dans le pays, pour l’année 20023.
Dans ce rapport, publié « dans un contexte marqué par une instabilité sur le plan politique, économique et social », les ONG recommandent notamment au gouvernement d’éviter de traîner les civils devant les tribunaux militaires et d’accélérer les procédures judiciaires en vue de décongestionner les prisons.
Sur le plan socio-politique, les libertés publiques sont mises à mal à travers un certain nombre d’atteintes aux libertés d’expression, de réunions et de manifestations. Philippe Nanga, coordinateur de l’ONG Un monde à venir, dresse la liste de celles-ci: « Citant le cas du Nord-Ouest, nous avons encore documenté, pour l’année 2023, un peu plus de 400 personnes tuées, parmi lesquelles près de 200 appartenant aux forces de défense de sécurité. »
« 1 000 cas d’arrestations »
« Nous avons recensé, dit-il encore, un peu plus de 1 000 cas d’arrestations, sur l’ensemble du territoire national. Voyez-vous, les arrestations, c’est un sujet qui devient très préoccupant. Nous avons recensé, au cours de l’année 2023, les cas de meurtres dans les unités de police et de gendarmerie, suite à des tortures. Nous avons encore recensé des centaines de cas d’enlèvements, de des détentions et de tortures de personnes. »
« De façon ramassée, je dirais que les droits civils et politiques restent fortement violés. Les droits économiques, sociaux et culturels également restent très préoccupants dans notre pays, avec les évictions forcées de personnes qui se trouvent dans la rue parce qu’elles déguerpissent pour diverses raisons, mais sans aucune alternative pour la sécurité de ces personnes-là », relève enfin Philippe Nanga.