Dépitées des lenteurs administratives pour la restauration de leurs droits dont l’octroi de sites de recasement, près de 3 000 familles impactées du Ter comptent battre le macadam ce samedi, à Thiaroye gare.
Une descente dans les rues, le 09 mars prochain. C’est ce qu’envisage de faire le Collectif des impactés du Train express régional (Ter). Ce, pour dénoncer l’injustice sociale dont, il se dit, victime. En conférence de presse, hier, à Pikine-Est, ces familles dites impactées, affirment que l’Etat n’a pas respecté ses engagements en ce qui concerne l’octroi des sites de recasement et le paiement des primes de vulnérabilité et de revenus locatifs. «Nous sommes fatigués des agissements de l’Etat. Ce qu’il dit en négociations et la réalité du terrain sont diamétralement opposés. C’est pourquoi, nous avons décidé d’organiser une procession samedi prochain à Thiaroye gare pour exprimer notre frustration. La marche débutera du Croisement Thiaroye pour terminer à Police de Thiaroye», affirme le Coordonnateur du Collectif des impactés du Ter, Macodou Fall.
Ce dernier soutient qu’ils se sont «sacrifiés pour que le Ter circule». «Pour l’intérêt public, nous avons abandonné nos maisons. Mais aujourd’hui, on veut nous jeter en pâtures. C’est inhumain. Nous avons, à maintes reprises, réclamé à l’Etat nos doléances. Mais jusqu’à présent, rien n’a bougé. Récemment, nous avons eu à rencontrer le directeur général de l’Apix. Lors de cette réunion, Abdoulaye Baldé nous avait promis que l’argent sera disponible dans deux semaines. Rien. Il n’y a eu aucune évolution. Les chèques de vulnérabilité ne sont toujours pas disponibles», déplore le responsable du collectif.
Poursuivant son argumentaire, le responsable des impactés affirme que le «Ter a causé un drame social avec de nombreux décès de pères et de mères de famille qui vivaient tranquillement. A cause de l’angoisse du à leur déguerpissement sans sites de recasement, ils ont perdu la vie».
Ces impactés du Ter se sont aussi offusqués du mutisme de la société civile face à leurs difficultés. «Nous dénonçons le silence de cette société civile qui est plutôt préoccupée par un agenda politique. Il y a 3 000 familles sans abris qui attendent d’être restaurées dans leur dignité. Malheureusement, elles n’ont pu bénéficier du soutien de la société civile. Nous avons vu au début le Forum du justiciable qui par la suite a disparu de la nature pour des raisons qu’on ignore», déplore encore Macodou Fall.
Pour conclure, le Collectif appelle à une mobilisation collective de toutes les populations de la banlieue à se joindre à sa lutte face à ce qu’il considère comme une injustice sociale.