Dans une démocratie, le dialogue politique est le pilier sur lequel repose la stabilité et la prospérité de la nation. Cependant, la qualité de ce dialogue détermine souvent la véritable essence démocratique d’un régime.
Celui qui est devenu indispensable en raison de la grave crise qui s’est installée dans notre pays devra cependant se distinguer des quatre autres qui l’ont précédé sous le régime de Macky Sall par sa sincérité et son objectif.
Ce dernier doit consister à trouver des solutions consensuelles et durables à la crise plutôt que de préparer une élection dont on cherche à choisir les compétiteurs.Nous avons tous en mémoire les concertations entre les présidents A. Diouf et A. Wade. Ils furent guidés par leur patriotisme et tentaient de résoudre des crises ou des conflits menaçant les fondements de notre société.
On ne peut oublier celui qui avait permis, autour de feu le Juge Kéba Mbaye, la production du code électoral consensuel de 1992. Ces dialogues avaient un sens, entrainant même des innovations majeures auxquelles le Sénégal devra deux alternances démocratiques. L’objectif était de rechercher un processus électoral consensuel indispensable à la transparence des élections, à leur acceptation, et donc à la paix sociale et à la stabilité de notre démocratie.
La consultation annoncée par le Président de la République dans son discours du 3 février 2024 ne doit être entachée d’aucune suspicion de dessein politique caché visant le maintien d’un régime au pouvoir. L’heure est trop grave ! Cette consultation doit se donner pour objectifs la stabilité de notre cher Sénégal et la sauvegarde de notre République, ni plus, ni moins.Il est par conséquent impératif que le Président pose les prémisses d’une consultation sincère et large.
Une telle démarche nécessite plusieurs éléments clés :Inclusivité : La majorité des acteurs politiques et ceux essentiels de la société civile, quelle que soit leur affiliation, doivent être invités à participer au dialogue. La diversité des opinions et des perspectives est essentielle pour garantir des solutions durables et représentatives.
Le Dialogue doit prendre ainsi la nature d’une conférence nationale.Termes de référence et présidence de la conférence : les choix devront être consensuels.Transparence : Les consultations doivent être menées de manière transparente, avec un accès équitable à l’information pour tous les participants et le public. Les citoyens auront le droit de savoir ce qui se dit et ce qui se décide en leur nom.Avis conforme du Président de la République : les conclusions de la conférence nationale devront être totalement acceptées par le Président de la République qui devra engager leur application et mise en œuvre sans délais.En fin de compte, le succès d’une consultation politique réside dans sa capacité à construire un consensus et à promouvoir le bien-être collectif.
Le président de la République a la responsabilité morale et politique de mener des consultations sincères qui reflètent véritablement les valeurs démocratiques de la nation.En tant que citoyens engagés, il est de notre devoir de rester vigilants et de demander des comptes à nos dirigeants.
Nous devons exiger un dialogue politique authentique et transparent au sein d’une conférence nationale, car c’est seulement ainsi que nous pourrons éviter au Sénégal de sombrer dans un inconnu perceptible hors de nos frontières, et construire un avenir meilleur pour tous.
Ibrahima Thiam. Président du mouvement Un Autre Avenir Membre de la coalition Alliance SENEGAL 2024