La 12e édition du Festival national des arts et cultures (Fesnac) a commencé, hier à Fatick, en présence du Chef de l’État, Macky Sall. La cérémonie a été marquée par des prestations culturelles de haute facture. Dans son propos, le Président de la République a souligné l’importance de ce rendez-vous, un cadre pour célébrer et valoriser notre patrimoine culturel commun, nous rassembler, créer, innover, échanger.
FATICK – La ville de Fatick a vibré hier. La cérémonie officielle du 12e Festival national des arts et cultures (Fesnac) a tenu toutes ses promesses. Des participants venus des quatorze régions du pays ont pris d’assaut le stade Massène Sène, en début d’après-midi. De nombreuses bousculades ont eu lieu devant les portes d’entrée. Pour accéder à l’intérieur, c’était la croix et la bannière. Toutes les places réservées au public, ainsi que la tribune officielle, ont été remplies en un temps record, pour ne rien rater de cette 12e édition dont le thème est : « Macky, les arts et le patrimoine ». Il se déroule du 8 au 12 janvier 2024 avec comme pays invité d’honneur le Royaume du Maroc et les Lébous comme communauté invitée.
De grands projets pour la culture
Installés au premier rang dans la loge officielle, le Chef de l’État, Macky Sall, le Premier ministre, Amadou Ba, le gouverneur de la région de Fatick et tant d’autres autorités politiques ont eu droit à des spectacles culturels riches. Chants traditionnels, danses, entre autres, beaucoup de prestations d’artistes des différentes régions ont donné un éclat singulier à la cérémonie. Sous les cris et galvanisations de la foule en liesse, les groupes de danseurs et de chanteurs passent à tour de rôle sur scène.
Auparavant, des films sur les réalisations du Président Macky Sall ont été projetés sur écran géant. Un moment empreint d’émotion avec surtout les tubes dédiés au quatrième Président de la République du Sénégal. « En tant que native de Fatick, j’avoue que cette fête a sorti les facettes de la belle et riche culture de notre pays en général et de Fatick en particulier », s’extasie une jeune fille.
En tentant de rallier la foule, un gaillard fait de grandes enjambées avant de se faire stopper par un agent de sécurité qui lui demande de passer par l’autre côté. Sans piper mot, il rebrousse chemin, à pas de géant.
Le stade a bien vibré quand le Chef de l’État s’est levé de sa place pour prendre la parole. Son engagement pour la cause de la culture s’est bien illustré par son discours ovationné sans cesse. « Tenir le Fesnac, c’est valoriser notre patrimoine culturel. Nous devons aimer notre culture et notre folklore riche », a-t-il lancé.
Ainsi, pour mieux accompagner le monde culturel, il a annoncé la réalisation d’infrastructures, en plus de l’Ecole nationale des arts et des métiers de la culture, du Théâtre national Daniel Sorano, du Grand théâtre national Doudou Ndiaye Coumba Rose, du Musée des civilisations noires. Le projet en vue est celui du Musée du Prophète Mouhamed (psl).
Mais ce n’est pas tout. « Je réaffirme également mon soutien à la construction de La Maison des Lébous, une œuvre qui contribuera à valoriser et protéger une composante essentielle de notre patrimoine culturel national. Et puisque la culture, c’est aussi l’exercice mémoriel, nous avons lancé, samedi dernier, les travaux du Mémorial de Gorée, avant de procéder, prochainement, à l’inauguration du Mémorial du Bateau « Le Joola » ».
La loi sur le statut de l’artiste bientôt promulguée
Sur le plan international, M. Sall a rappelé que le Sénégal a inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco l’île de Gorée, le delta du Saloum, les mégalithes de Sénégambie, le « ceebu jën » national, parce que « notre art culinaire fait partie intégrante de notre culture ». Sur la même lancée, le Président Sall assure que le Gouvernement diligente actuellement la mise en œuvre de la copie privée réclamée par les artistes et créateurs.
Aujourd’hui, le Fonds de promotion de l’industrie cinématographique et audiovisuelle (Fopica) est passé d’un à deux milliards de FCfa. Quant à celui du Fonds de développement des cultures urbaines, devenu Fonds de développement des cultures urbaines et des industries créatives, il est monté à un milliard contre 600 millions de FCfa précédemment. Ses propos démontrent à suffisance l’attention qu’il accorde à la culture. « Je pense aux conditions de vie et de travail des artistes et des professionnels de la culture dont les œuvres font rayonner notre pays au-delà de nos frontières. Je pense à la protection intégrale des droits d’auteur en luttant fermement contre le piratage », a-t-il dit.
Au titre des efforts en faveur du monde des arts et de la culture, Macky Sall rappelle que la promulgation de la loi sur le statut de l’artiste et des professionnels de la culture permettra de renforcer davantage l’entrepreneuriat culturel pour « un art qui nourrit ses acteurs ».
Hommages au Président Macky Sall
À la tombée de la nuit, une variété de lumière a embelli tout le stade. Des feux d’artifice ont éclaté, accompagnés de crépitements continuels de pétards. Dans ce contexte de beauté et d’apothéose, le Chef de l’État a reçu une pluie d’hommages. Parmi les actes de reconnaissance, on note le livre qui lui est dédié : « Macky Sall, de la philosophie de l’action à l’action de l’émergence ». Un ouvrage-hommage de 500 pages. En outre, « le héros » a reçu des mains de Kalidou Kassé, artiste-peintre, un tableau intitulé « Macky sur toile ».
Comme si les éloges et les messages de gloire ne suffisaient pas, Matar Bâ a tressé des lauriers à son mentor politique. « Monsieur le Président, nous sommes fiers de vous. Nous le sommes davantage quand nous vous voyons porter la voix de l’Afrique. Vous avez fait des résultats. Vos réalisations parlent d’elles-mêmes à travers le monde. En tant qu’Africains, nous ne sommes plus complexés grâce à vous », a déclaré le maire de Fatick.
Il en est de même pour les différents orateurs qui se sont succédé sur le podium. Chacun a chanté de son mieux les louanges du successeur des présidents Léopold Sédar Senghor, Abdou Diouf et Abdoulaye Wade. Comme l’a si bien déclaré Cheikh Kanté, président du Conseil départemental de Fatick : « Nous devons vous honorer ».
El hadji Fodé SARR (Correspondant)
Un festival qui célèbre notre vivre-ensemble
En présidant la cérémonie d’ouverture de la 12e édition du Fesnac à Fatick, le Président Macky Sall a mis en exergue la place de la culture dans la société sénégalaise. « C’est notre âme et notre identité, le fil d’Ariane qui, au-delà de nos diversités, nous relie et crée les interactions qui font l’harmonie de la nation », estime-t-il. C’est pourquoi il se réjouit de voir la Collectivité léboue, représentée par ses dignitaires, être l’invitée d’honneur du terroir sérère à l’occasion de ce festival. « Je le dis avec un sentiment de fierté et d’émotion, parce que ma propre histoire résume ce brassage socioculturel qui fait la force de la nation sénégalaise », évoque M. Sall. « Mes parents, venus du Fouta, au nord du Sénégal, ont été accueillis ici à bras ouverts, il y a plusieurs décennies, et ont fondé leur foyer dans cette ville de Fatick où je suis né et dont j’ai été le maire », ajoute-t-il. Aux yeux du Chef de l’État, voilà le Sénégal qui « nous ressemble et nous rassemble ». « Voilà le Sénégal que nous aimons. Voilà l’esprit du Fesnac », relève-t-il. Pour lui, le Fenac, « c’est l’histoire, la mobilité, les parcours croisés et la fraternité humaine, entre nous et avec les peuples amis ».
Le Président de la République voit dans ce festival le mythe fondateur de Mindiss et de Laga Ndong, à Fatick et à Ndorong, dans le Loog. « Ce sont nos terres ancestrales du Bour Sine et du Bour Saloum, où musulmans, chrétiens et adeptes de la religion traditionnelle cohabitent en paix et célèbrent notre vivre-ensemble », remarque-t-il.
Dans son esprit, le Fesnac, c’est faire vivre nos arts et lettres, nos sonorités modernes et notre folklore traditionnel riche et varié : c’est le « ngoyaan », le « yéla », le « ngel », le « gumbé » et le « bugarabu », mais aussi le « kassak » et le « kankurang », le « riiti », le « xalam » et la kora…
E.F. SARR
Hommage à de grands noms de la culture
Le Fesnac a permis au Président de la République de rendre un hommage mérité à des hommes de culture, des artistes de renommée internationale. Il s’agit, entre autres, de Khar Mbaye Madiaga de Rufisque, des défuntes Yandé Codou Sène et Aminata Fall de Saint-Louis. Mais aussi de Samba Diabaré Samb et sa mélodie savoureuse, de Doudou Ndiaye Coumba Rose et son rythme cadencé. Le festival, note le Chef de l’État, c’est enfin la noblesse des Lettres qui ajoute de l’éclat à cette édition couplée au Salon national du livre.