Ce mois de décembre, plusieurs grandes stars internationales ont annulé leurs concerts à Dakar. Parmi eux, Maître Gims et Ninho. Une déception pour les fans, des galères financières pour les producteurs qui doivent affronter des pertes considérables.
Décembre, Dakar bouge. Mais cette année, on doit passer décembre sans les grands noms de la musique. En effet, nombreux sont ceux qui ont reporté, voire annulé leurs concerts prévus à Dakar.
Pour l’artiste Ninho, par exemple, l’annulation est le résultat d’une rupture de collaboration entre «Guichet.com» et «Pbe Events». Abdoul Sall, Directeur régional de Guichet.com, a expliqué que l’annulation de leur participation à l’organisation de cet événement, fait suite à la cessation de leur notre collaboration avec PBE Events. «Cette décision, motivée par des divergences insurmontables dans la vision et les attentes de la collaboration, a été prise dans l’objectif de maintenir nos normes élevées de qualité de service et d’intégrité», dit-il.
Pour ce qui est de l’annulation du consert de me Gims, «Rakhou Prod» a, lui, déclaré qu’un concert de cette envergure nécessite un certain niveau, en termes de qualité logistique et organisationnelle.
Mais, pendant que les fans sont attristés par ces annulations, c’est la panique chez les organisateurs. En effet, lorsque l’annulation ou le report est officialisé et communiqué, les organisateurs doivent bien sûr rembourser. Car l’achat d’un billet est un contrat conclu entre l’organisateur et le participant en échange d’une prestation. Puisque celle-ci n’a pas eu lieu, le contrat est rompu, et le producteur a l’obligation de rembourser intégralement le montant du billet. Les producteurs sont donc systématiquement les grands-perdants dans ces circonstances.
. Les pertes et les risques.
L’annulation d’un évènement culturel, le promoteur de «Show of the Year» l’a amèrement vécue. Mamadou Shaheim Diop, Pdg de «Shaheim chamber», explique que l’annulation, quand elle intervient, se fait au dernier moment. C’est à dire le jour-J ou quelques jours avant. Ce, après avoir engagé le budget de communication pour les spots radios, télés etc. Et c’est beaucoup d’argent.
«Donc, s’il y a annulation tu perds tout. Les préfectures ne prennent les demandes d’autorisation que 15 jours avant. En attendant, tu vas à la police pour l’enquête. Il n’autorisent qu’à la veille de l’évènement. Du coup, s’ils interdisent l’événement tu ne peux plus récupérer les dépenses», indique-t-il.
Pour l’exemple du « Show of the Year» qui a capoté à la dernière minute, les sponsors qui s’étaient engagés, n’avaient finalement pas versé d’argent après l’annulation. Ce qui exacerbe les pertes du producteur.
«Quand on annule l’événement, certains sponsors ne respectent pas leur engagement. Si le budget du concert est de 100 millions, après annulation vous perdez dans les 110 millions, voire 120 millions. Parce que tu payes l’installation, tu payes les artistes avant l’événement. Il y a beaucoup de risques», peste-t-il.
Les promoteurs souffrent beaucoup, peste M. Diop. Et le ministère de la Culture ne les protège pas,regrette-t-il. «Ils n’interviennent même pas quand il y a annulation. Il n’y a pas de suivi», fulmine le promoteur.