Le gouvernement français fera une déclaration à l’Assemblée nationale, suivie d’un débat au Sénat, le 21 novembre, sur la stratégie de la France en Afrique, selon le journal français Le Monde Afrique qui cite une source parlementaire. Cette décision intervient dans un contexte où la présence militaire de la France dans plusieurs pays africains est sujette à controverse.
Ces déclarations et débats, en application de l’article 50-1 de la Constitution, sont le fruit d’une promesse d’Emmanuel Macron aux chefs de partis qu’il avait rencontrés le 30 août à Saint-Denis. Dans une lettre qu’il leur avait ensuite adressée, le chef de l’État avait estimé que « l’échange sur l’Afrique » qu’il avait eu avec les responsables des forces politiques avait « permis de revenir sur la situation dans plusieurs pays, en particulier au Sahel », ajoutant que « le principe d’un débat parlementaire tel que prévu par notre Constitution […] a été acté, dès l’automne, sur ce sujet et à chaque fois que l’actualité le justifiera ».
Selon une source parlementaire, le rendez-vous se tiendra donc mardi 21 novembre en fin d’après-midi à l’Assemblée. Le Sénat avait retenu pour sa part la même date, à partir de 21 h 30.
Après le Mali et le Burkina Faso, la France a dû commencer à retirer ses troupes du Niger, fortes de 1 400 hommes, après que le président Mohamed Bazoum a été renversé par une junte militaire. Ce départ marque la fin d’une ère après une décennie d’intervention militaire anti-djihadiste dans une région où la situation sécuritaire ne cesse de se dégrader. Dans les trois pays, Paris a été poussé dehors par des régimes militaires arrivés au pouvoir après des coups d’État, surfant sur un sentiment antifrançais et se tournant, dans le cas du Mali, vers une coopération avec le groupe paramilitaire russe Wagner.
Depuis sa première élection, Emmanuel Macron a tenté un changement de cap en Afrique, déjà présent dans le discours de Ouagadougou en 2017 puis réitéré en février 2023, esquissant une approche moins militaire, centrée sur les relations avec la société civile et le « soft power ». « La Françafrique est morte », a-t-il encore insisté en septembre. Mais Paris s’est vu reprocher ses incohérences. S’il a condamné le coup d’État au Niger, il s’était accommodé du premier putsch au Mali en 2020 et avait adoubé l’année suivante Mahamat Idriss Déby, arrivé au pouvoir au Tchad sans processus constitutionnel.