Réveillé au début de l’aube par des tirs nourris, Kaloum, le centre administratif et d’affaires de Conakry, qui abrite également la Présidence de la République, vit une matinée de confusion et d’incertitude. D’abord terrés chez eux, les habitants sont progressivement sortis pour se regrouper les longs des boulevards et des rues, d’autres devant leurs domiciles ou les cafés. Au bout des lèvres, un seul sujet : les informations sur l’évasion présumée de l’ancien Président Moussa Dadis Camara et de ses co-détenus Moussa Tiégboro Camara, Claude Pivi et Blaise Goumou.
Nul ne sait cependant le nombre exact de détenus qui seraient sortis de la Maison centrale, ni à quoi cette situation va aboutir. Les rues sont désertes et ce calme inhabituel qui y règne est parfois percé par le passage de véhicules militaires. Des citoyens sortis dans l’espoir de trouver un taxi pour aller à la banlieue, ne trouvent aucun moyen de transport public comme privé. Aucun taxi, aucun bus, aucun minibus, aucun taxi-moto. Même les Clandos ne passent pas. La faute au blocage de l’accès à la commune depuis le pont 8 Novembre.
Devant la Maison centrale, la prison d’où des militaires auraient fait sortir des accusés dans l’affaire 28 Septembre, on remarque des Pick-ups militaires, de la gendarmerie et de la police. De loin, notamment à partir de la Bluezone, des riverains se permettent de photographier ou de filmer le lieu.