Officiellement lancée le 2 octobre dernier en présence de Cheikh Tamil Ben Hamad Al Thani, émir du Qatar, l’Exposition horticole Doha 2023 bat son plein. Le Sénégal, qui prend part à ce grand évènement, a exporté plus de 7 tonnes de plantes constituées d’environ 120 espèces pour son pavillon de 910 m2.
(Doha)-Avenue Al Bidda Park, au cœur de Doha, un site s’étendant sur 1,7 kilomètre carré est aménagé, à quelques jets de pierre du mythique palais de l’émir qatari. C’est sur ce terre-plein, jadis désertique, que se déroule l’exposition horticole de Doha 2023. Pour cette foire internationale, qui a officiellement ouvert ses portes, début octobre dernier et ce, jusqu’en fin mars prochain, notre pays a, à travers l’Agence sénégalaise de promotion de l’exportation (Asepex), déployé les gros moyens pour proposer des solutions innovantes visant à atténuer la désertification, comme le préconise d’ailleurs le thème retenu à savoir « désert vert, meilleur environnement ». En effet, plus de 7 tonnes de plantes constituées d’environ 120 espèces ont été exportées de Dakar. Ce qui a permis de faire du pavillon sénégalais (910m2), l’un des plus attractifs.
« Les expositions horticoles sont des expositions spécialisées dédiées à une cible bien déterminée mais le Qatar a fait qu’au-delà de cette participation, le commissariat général pense qu’il fallait en faire une participation économique. Ce que nous avons déjà réussi car aujourd’hui l’un des principaux points que nous avons notés, c’est la diversité florale de notre pays », a souligné Zahra Iyane Thiam, commissaire général de la section Sénégal de l’exposition.
D’après la directrice de l’Asepex, le jardin sénégalais, constitué de plusieurs espèces, est installé avec l’appui de la Direction des eaux et forêts mais aussi de la Direction de l’horticulture à travers le laboratoire botanique de l’université de Dakar. « Nous avons matérialisé ici la zone des Niayes qui est une innovation majeure parce qu’avec la récupération des terres à partir des dunes, nous avons aujourd’hui une zone qui nourrit plus de 3/4 de la population sénégalaise et même au-delà de l’Afrique. Il faut montrer les zones éco-géographiques que nous avons et au-delà l’expertise sénégalaise. Dans ce satané, par exemple, vous avez un aménagement d’avenue qui sert de brise vent. Doha est un pays dont l’aménagement paysager s’adapte difficilement avec les espèces qu’ils ont », a ajouté Mme Zahra Iyane Thiam, qui assure que « l’Asepex compte vraiment le réussir pour impulser l’exportation de la floriculture ».
Elle a…que la promotion de l’exportation florale sera un des objectifs phares de l’Asepex. « Dès notre arrivée, des pays comme le Japon et surtout la Hollande qui, jusque-là, demeure le seul pays fournisseur de plantes au Qatar, se sont intéressés au paysage du Sénégal. C’est une bonne chose. Compte non tenu des autres opportunités qui s’offre à nous », a-t-elle faits avoir, soulignant que notre pays
envisage de percer le marché horticole international. « En termes d’exportation, le Kenya est largement en avance sur nous. Il y a une bonne opportunité et nous pensons que le Sénégal fera tache d’huile à cette exposition parce que hormis le Japon, nous sommes le seul pays qui a réussi à exporter autant d’espèces sur les 80 pays participants », a ensuite ajouté Zahra Iyane Thiam, se rejouant de la « prouesse » sénégalaise d’implanter un baobab au cœur de Doha.
Choix des espèces
Architecte paysagiste, Seydou Sidibé fait partie de l’équipe technique qui a fait l’aménagement paysagé du pavillon Sénégal. Selon lui, le choix des espèces a été fait de manière judicieuse.
Ainsi, après une visite de prospection menée au Qatar, ils se sont aussitôt réunis pour discuter du plan le mieux adapté pour ce pays. « L’idée c’était de miser sur les espèces locales qui peuvent s’adapter et qui ont un impact économique une fois acheminées à Doha », a notamment indiqué M. Sidibé.
L’ingénieur ajoute qu’après la conception, les plantes ont été acheminées à la grande pépinière de Mbao avant d’être conditionnées pour qu’elles puissent supporter le transport par fret aérien. « Mais une fois à Doha, après deux à trois jours d’acclimatation, elles ont commencé à s’épanouir. Ce qui confirme le bon choix des plantes », a-t-il relevé.
L’architecte paysagiste a, toutefois, précisé que « pour chaque produit, il y a également des espèces de substitution. Mais certaines plantes utilisées ont commencé leur floraison ».
Le pavillon du Sénégal officiellement lancé le 6 novembre prochain
Face à la presse, Zahra Iyane Thiam, commissaire général section Sénégal, a salué le « savoir-faire » des ingénieurs sénégalais exporté dans la capitale qatarie. « Dès que les artisans ont commencé à déballer leurs produits, l’on a noté une forte affluence vers le pavillon sénégalais. On a une installation timide, certes, mais nous espérons que d’ici quelques jours, le pavillon prendra son envol. Donc, la participation se déroule bien », a-t-elle fait constat. La directrice de l’Asepex annonce que le 06 novembre marquera le lancement officiel du pavillon. Il sera présidé par le Ministre du Commerce et des Petites et moyennes entreprises, Abdou Karim Fofana.
Le SOLEIL