Pour sortir de la phase de poules de la Can « Côte d’Ivoire 2023 », le Sénégal devra se défaire de la Guinée, de la Gambie et du Cameroun. Des techniciens se prononcent sur les futurs adversaires de Sadio Mané et ses coéquipiers.
Par Julien Mbesse SÈNE
En janvier prochain, le Sénégal défendra son titre en Côte d’Ivoire. Les « Lions » sont logés dans une poule de feu en compagnie du Cameroun, de la Guinée et de la Gambie. Les poulains d’Aliou Cissé lancent leur compétition par un bouillant derby contre les « Scorpions », le 15 janvier, à Yamoussoukro.
Moussa Diatta, coach à Gorée, estime que le match face à la Gambie sera très disputé. « La Gambie est un voisin, il y a une forte rivalité. Une victoire ne se décrète pas. La Gambie est une équipe enthousiaste qui aime jouer. Elle a des joueurs très athlétiques qui ne lâchent rien. Ils pratiquent un football total. Il faut des arguments et un projet très clair pour venir à bout de cette équipe de la Gambie », déclare-t-il. Selon lui, l’inexpérience pourrait être le talon d’Achille des « Scorpions ». « La faiblesse de la Gambie, c’est son manque d’expérience. C’est une équipe qui laisse aussi beaucoup d’espace. Le Sénégal devra faire preuve de sérénité. Il faudra respecter la Gambie et appliquer un jeu de position. Si on a le désir, la discipline, la détermination et la décision, on peut sortir vainqueur de ce match », souligne-t-il. Sans oublier que l’équipe du Sénégal, avec des joueurs compétitifs et en bonne forme, pourrait faire mal en Côte d’Ivoire. « Sur le papier, on a l’une des meilleures équipes d’Afrique. Par rapport à la valeur intrinsèque des joueurs dont nous disposons, on peut faire mal. Durant le Mondial, nos joueurs n’avaient pas de compétition », lâche-t-il.
Le docteur Mohamed Ghandour, consultant sportif, quant à lui, appréhende le face-à-face avec la Guinée. Selon lui, le Sily national a des arguments à faire valoir, notamment sur les plans tactique et offensif. « Attention à la Guinée. Son 4-2-3-1 est bien rodé. Quand je parle de 4-2-3-1, il y en a un qui est devant et qui est en train d’affoler les compteurs européens. Le roi de Stuttgart, Guirassy. Attention à cet attaquant. En plus, c’est une équipe qui ne prend pas beaucoup de buts », observe-t-il. D’après M. Ghandour, la Guinée évolue souvent avec un milieu renforcé. Ce qui peut poser des difficultés aux « Lions » dans l’élaboration du jeu. « C’est une équipe solide défensivement avec presque un milieu à 5. On sait qu’aujourd’hui ce milieu à 5 peut causer beaucoup de problèmes au Sénégal ». Le docteur Ghandour est d’avis qu’il faudra être prêt sur tous les plans. « En dehors du fait que ce sont des derbies de voisins, des derbies historiques, ce sont des matches où il faut être prêt physiquement et surtout être prêt à encaisser l’intensité et l’impact que l’équipe va mettre dans ce match. Tout en n’occultant pas le fait que cette équipe de la Guinée a de très bons joueurs, en l’occurrence Diawara et Cissé au milieu. Et puis Moriba de Leipzig, Kamano, Camara et Sylla. En plus d’être solide physiquement, la Guinée a du ballon dans les pieds », poursuit-il.
Le Sénégal meilleur que le Cameroun ?
Avant de s’expliquer en terre ivoirienne, « Lions » du Sénégal et « Lions Indomptables » du Cameroun vont croiser le fer ce lundi 16 octobre en rencontre amicale. Un duel qui suscite des interrogations de part et d’autre depuis que le hasard a placé les deux géants d’Afrique dans la même poule. Si d’aucuns pensent que cette confrontation, finalement confirmée par les deux fédérations après des négociations, ne devrait pas avoir lieu, d’autres sont pour son maintien. Pour Cheikh Sidy Ba, actuel directeur sportif du Jaraaf de Dakar, dans ce cas de figure, il y a forcément des avantages et des inconvénients à tirer d’une telle confrontation. « Je pense que les avantages et les inconvénients de ce match vont de pair. L’avantage de jouer ce genre de match et de se retrouver pour la Can, c’est surtout de mieux connaître l’adversaire, reconnaître ses points forts et ses points faibles. L’adversaire fera aussi pareil », déclare-t-il.
L’ancien international sénégalais, qui avait disputé la Can 2000 au Ghana et au Nigeria, estime que l’avantage est de gagner pour avoir un ascendant psychologique avant la messe du foot africain. « Si une des deux équipes arrive à remporter ce match, elle aura un ascendant psychologique sur son adversaire pour le prochain match lors de la Can. Pour moi, ce sont les seuls points où on peut parler d’avantages et d’inconvénients par rapport au match amical du 16 octobre. À part les enseignements technico-tactiques, l’avantage psychologique, je ne vois pas d’autres points comme avantages ou inconvénients pour ce match », analyse-t-il.
Le quart de finaliste de la Can 2000 a aussi listé les qualités des footballeurs camerounais. « La première qualité du Cameroun est que ce sont de grands compétiteurs. On peut voir le Cameroun avec une équipe moyenne, mais dès que la compétition commence, on voit qu’ils se transcendent. Ils deviennent une autre équipe. Ce sont des joueurs qui ne lâchent jamais. Ils répondent présents dans les grands moments », reconnaît-il. Cheikh Sidy Ba estime que Sénégal-Cameroun sera l’une des attractions de la prochaine Can. « C’est un grand match, un derby. Il faudra s’attendre à voir une opposition forte lors de la prochaine Can. Et aujourd’hui, le Sénégal, en valeur intrinsèque, en valeur individuelle, est meilleur que le Cameroun. Mais le Cameroun forme un bon bloc qui n’est pas facile à bouger ». Toutefois, il est d’avis que le Sénégal part avec un avantage. « Le Sénégal part avec un léger avantage, celui d’être champion d’Afrique en titre. En compétition, les Camerounais se transcendent. Parfois, on voit individuellement des joueurs qui sortent du lot comme le gardien Onana, si bien sûr il est présent, et Vincent Aboubakar qu’on a vu lors de la dernière Coupe du monde. C’est un joueur qui porte le Cameroun. On l’a vu avec le Besiktas actuellement en Turquie. Ce sont des plus-values pour le Cameroun. La force mentale est la principale force du Cameroun et le bloc qu’ils forment. Ils sont prêts à mourir sur le terrain pour leur peuple », conclut Cheikh Sidy Ba.