Israël impose depuis lundi un « siège total » de la bande de Gaza et a annoncé avoir déployé des dizaines de milliers de soldats dans le sud du pays, reprenant en partie le contrôle de sa frontière avec l’enclave. Parallèlement, les préparatifs d’une invasion terrestre s’accentuent, mais la guerre en zone urbaine est l’un des combats les plus difficiles à mener.
Nuit obscure à Gaza. Dans l’enclave palestinienne qui abrite 2,3 millions de personnes, les effets du blocus total se font sentir. Plus de carburant pour la centrale électrique. Les bombardements se sont poursuivis tout au long de la nuit avec le pilonnage de plusieurs quartiers où se trouvent des installations du Hamas et du Jihad islamique, et notamment la force Nuqba du Hamas qui a perpétré l’attaque de samedi matin, selon l’armée israélienne. Un porte-parole israélien affirmait ce jeudi matin lors d’un briefing que la localisation exacte de ces sites provient de l’interrogatoire des assaillants faits prisonniers depuis le début de l’attaque. Pour la première fois, l’armée reconnaît qu’il y avait dès vendredi dernier des signes avant-coureurs d’une opération imminente.
Côté israélien, le Hamas a affirmé avoir tiré des roquettes en direction de Tel-Aviv. L’armée et la police continuent de sillonner la périphérie de la bande de Gaza à la recherche de Palestiniens armés. Mercredi, au moins quatre d’entre eux ont été abattus par les forces de sécurité israéliennes. Et puis la défense passive israélienne continue d’enquêter sur la panne de son système d’alertes, les sirènes et l’application sur les portables qui a envoyé mercredi tout le pays dans les abris à la suite d’un bug ou d’une cyberattaque pour une incursion de drones ennemis depuis le Liban qui dans la réalité n’a pas eu lieu.
Dans la bande de Gaza, au moins 1 200 personnes, dont de nombreux civils, ont été tuées dans les raids aériens israéliens, selon les autorités locales. L’armée israélienne a par ailleurs affirmé avoir récupéré les corps de 1 500 combattants du Hamas qui s’étaient infiltrés samedi dans plusieurs localités proches de la bande de Gaza. Le 7 octobre, en plein Shabbat, le repos juif hebdomadaire, des centaines de combattants du Hamas avaient infiltré Israël à bord de véhicules, par les airs et la mer, tuant plus d’un millier de civils dans la rue, chez eux ou en pleine rave-party, et semant la terreur sous un déluge de roquettes.
« Le Hamas c’est Daech et nous allons l’écraser et le détruire »
« Tout membre du Hamas est un homme mort », a lancé au sixième jour de la guerre le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu lors d’une première allocution solennelle avec son gouvernement d’urgence, formé le même jour avec Benny Gantz, un des principaux chefs de l’opposition. « Le Hamas c’est Daech et nous allons l’écraser et le détruire comme le monde a détruit Daech », a-t-il ajouté après avoir qualifié l’attaque de « sauvagerie jamais vue depuis la Shoah ».
« RFI »