Ce samedi, L’observateur a sorti l’auteur du mythique morceau «Tajabone», de son paisible silence. Dans un entretien, Ismaïla Lô s’est replongé dans le passé. Nous vous proposons ici quelques extraits succulents.
Dualité You – Pene
« Dieu m’en est témoin : je n’ai jamais senti cela. Tout comme pour Youssou Ndour que Omar Pène, cette adversité n’existait pas pour moi. Il m’arrivait même d’aller suivre Youssou lorsqu’il se produisait sur scène au Diender. La preuve, nos relations sont particulières. C’est peut-être les fans qui entretenaient cette dualité là mais, du temps où j’étais au Super-Diamono, cela n’a jamais été le cas. »
Rapports avec You
« Youssou Ndour est mon frère de cœur et de sang. Ses proches m’aiment bien et me respectent. Ndèye Sokhna Mboup, Ngoné, Aby, Bouba, Ndiaga, Ibou, tous me considèrent comme leur grand-frère. Quand j’ai perdu ma mère, il m’a appelé au téléphone pour compatir. Il était à l’étranger et a insisté pour venir me présenter ses condoléances à la maison familiale. Malgré toutes ses contraintes, Youssou a tenu à venir au domicile de ma mère, avec une forte délégation. Même avant sa venue, il avait déjà envoyé ses proches et collaborateurs auprès de moi et de ma famille. C’est quelque chose qui m’a énormément touché. Il a refait le même geste, lors du décès de ma sœur Marie Lô. C’est vous dire que, ce sont des relations saines et sincères. »
Décès de Thione
« Thione Seck me manque beaucoup. Il était pour moi, un ami et un grand-frère. Beaucoup de choses nous liaient. Qu’Il repose en paix. Quand je parle de lui, c’est avec énormément d’émotion. Il avait du temps et de l’estime pour moi et assistait également aux événements qui se passaient chez moi. Son fils Wally Ballago Seck aujourd’hui, perpétue cette relation. Même avant sa mort, il m’envoyait des moutons et il continue à le faire. »
La scène refusée
« Dès fois, il arrive dans certains scénarii qu’on veuille nous faire faire des choses qui vont à l’encontre de nos valeurs comme les scènes où il faut embrasser, par exemple. Dans le film, «Afrique, mon Afrique», on a voulu me faire jouer un rôle gênant et jusqu’à présent, quand j’y repense, cela me dérange un peu. Ce sont des choses qui peuvent gâcher toute ta vie. Nous ne sommes pas des Blancs après tout. »
Camp Thiaroye
« J’ai intégré le monde du cinéma grâce à mon ami Ousmane Sembène. Il m’a beaucoup appris et transmis l’amour du cinéma. Mais il faut savoir que dans cette carrière, il y a des scènes pour lesquelles on peut aller au-delà et d’autres, où on ne peut décemment pas. Une fois, dans le film «Camp Thiaroye» de Sembène, il fallait qu’on me rase pour que je colle au rôle du tirailleur à l’harmonica. Vous imaginez, en ce temps-là, j’étais un jeune fringant, j’ai carrément refusé. Mais finalement, j’ai abdiqué. »