Les pèlerins sénégalais et ceux des autres pays ont vécu la nuit de mardi 27 à mercredi 28 juin 2023 et une bonne partie de la journée, les moments les plus pénibles du Hadj de cette année. En effet, depuis leur arrivée en bus à Mousdalifa, étape intermédiaire et de repos avant d’aller à Jamarat, ils ont commencé à vivre des moments difficiles car obligés de s’amasser sur un terrain vaste en attendant l’aube ou un autre moment propice pour reprendre le chemin.
Après avoir ramassé des pierres, cap sur Jamarat à pied sur 7 km et bruler au moins 350 calories pour aller lapider symboliquement Satan. Mais le premier obstacle auquel ils ont fait face a été de trouver leurs repères pour ceux qui n’ont pas voulu attendre le reste de leur groupe ou un guide. D’abord il faut suivre les gens sans savoir où ils vont exactement car il y a deux options : aller directement à Jamarat ou passer d’abord par Mouna. Après plus d’une heure de marche en se faufilant entre les bus sous l’œil vigilant des policiers, arrivé à hauteur du grand pont, notre groupe choisi de passer d’abord à Mouna pour se reposer un peu avant d’aller lapider Satan. Bonjour la galère. Durant des heures on n’a cessé de tourner en rond, impossible dans cette nuit, de retrouver la bonne rue où se situe notre gîte. Au-delà du manque de repère, les nombreux barrages et déviations de la police compliquent le suivi des indications de la géolocalisation.
Une fois le gîte retrouvé, une petite pause a été observée avant de reprendre le chemin direction Jamarat. Pour ce déplacement moins long, c’est la fatigue et le sommeil qui compliquent la tâche. On ne sent plus ses jambes, surtout lorsqu’on doit affronter les longues pentes des belles et grandes avenues bien éclairées de Mouna. La lumière n’est pas la seule source d’émerveillement. La fraîcheur qui envahit les passants, par endroit, avec des climatiseurs géants et des ventilateurs fait interroger sur cette possibilité de fournir de la réfrigération en plein air. Á peine remis de ces bouffées de fraîcheur douces, la majestueuse bâtisse de Jamarat. Les trois stèles sont couvertes par une infrastructure complexe, mêlant pont-passerelles et immeubles sous un décor lumineux très éclatant. Pour ce premier jour, il faut juste jeter 7 pierres sur la grande stèle. De retour à notre gîte, au petit matin, on se rend compte qu’on n’a pas été les seuls à s’être égarés. Durant la journée, jusqu’à tard dans nuit et le lendemain, les déclarations de perte de pèlerins fusent de toutes parts. Tout le monde se plaint de s’être perdu et passe des heures à chercher son chemin.
Alors bonjour les coups de chaleur pour ceux qui se sont égarés durant la journée où le soleil de plomb a commencé à darder ses rayons dès 6 h du matin.
Beaucoup de personnes âgées sont immédiatement dirigées vers le poste de santé installé à l’entrée du gîte. L’équipe médicale très dévouée s’est mobilisée pour soulager les pèlerins dont certains ont été transférés vers les structures saoudiennes.
48 heures après des pèlerins retrouvés ont continué à être acheminés vers le poste de santé. Mais la journée du jeudi 30 juin 2023 a été moins pénible et pratiquement tout le monde s’est rendu sans difficulté à Jamarat pour la deuxième séance de lapidation.