Le métier de réparateur de vélo a longtemps nourri son homme dans la région de Kolda (sud) où les bicyclettes ont longtemps été le principal moyen de transport de personnes et de biens.
Ce n’est plus le cas avec l’invasion des motocycles. La situation des mécaniciens de vélo s’en ressent, qui ont du mal désormais à joindre les deux bouts.
Assane Kandé, la soixantaine, est un mécanicien vélo en vue dans la capitale du Fouladou où il s’occupe non seulement de réparer des bicyclettes, mais ils contribuent aussi à la formation de nombreux jeunes, une opportunité de transmettre un savoir-faire souvent unique. Il a désormais le blues.
“Nous traversons des périodes très difficiles. On peut venir à l’atelier, y passer toute la journée sans avoir un seul client”, dit le mécanicien, nostalgique des “années 70 à 80”, quand le vélo “était le principal moyen de déplacement”” dans la région de Kolda.
“On en trouvait dans tous les villages. Maintenant, ce sont les motos qui remplacent les vélos. Il y a encore des gens qui possèdent des vélos, mais ils “ne jouent plus le même rôle, c’est-à-dire transporter des personnes et des biens”, relève Assane Kandé.
“Notre problème, c’est qu’on manque de soutiens. Nous bénéficions certes de l’appui des membres de la Chambre des métiers, mais comme beaucoup d’artisans, nous manquons de financements pour notre activité qui nous permet de gagner notre vie”, renchérit Amadou Ba, un autre maître mécanicien de vélos.
Il ajoute : “Et pourtant, nous sommes des pères de familles qui travaillons dur pour subvenir aux besoins des nôtres. Actuellement, nous traversons des moments très difficiles et à l’approche de la Tabaski, on est vraiment inquiets de ne pas nous en sortir”.
Malgré tout, les mécaniciens de vélos croisés un peu partout dans les différentes artères de la capitale du Fouladou font preuve de solidarité. Ce qui leur permet de faire face, tant bien que mal, aux difficultés de la vie. Ils ont par exemple l’habitude de se mettre ensemble pour réparer les rares vélos qu’ils reçoivent dans leurs ateliers.
Il y a aussi que certains mécaniciens exercent en parallèle d’autres métiers, en servant comme vigiles dans des services publics ou entreprises. Ils parviennent ainsi à arrondir les fins de mois, comme mécanicien le jour et vigile la nuit.
D’autres essaient de se reconvertir dans l’entretien de motocycles, lesquels justement sont à l’origine de leur misère et supplantent de plus en plus les vélos dans les villages et villes du Fouladou.
Les uns et les autres disent compter sur les pouvoirs publics pour sortir de la précarité.