Le rappel à Dakar de l’agent diplomatique Papa Mada Ndour étend la liste des membres du parti Pastef victimes de mesures « répressives » par le pouvoir. Depuis quelques mois, le Pastef, à commencer par son leader, a vu plusieurs de ses responsables ou sympathisants subir le courroux du pouvoir en place.
Le pouvoir ne baisse pas la pression autour des membres du parti Pastef. Le dernier en date est l’agent diplomatique Papa Mada Ndour. « Madame Aissata Tall Sall, ministre des Affaire étrangères vient de me notifier sa décision de me rappeler à Dakar, sans en préciser les motifs, alors que mon séjour à l’Ambassade du Sénégal à Rabat, devrait prendre fin en juin 2025 », a informé Papa Mada Ndour membre du Bureau politique de Pastef par ailleurs secrétaire national chargé de la Diaspora dans une note qui nous est parvenue. Il justifie ce rappel à Dakar par son appartenance politique. « Rien à part mon appartenance au Pastef et les fonctions que le parti m’a confiées ne sont à l’origine de cette décision », a-t-il dit. «Ce rappel, le deuxième que je reçois lors de mes deux dernières affectations, témoigne de l’acharnement porté sur les proches du président Ousmane Sonko en particulier et sur les fonctionnaires patriotes de manière générale », a fait savoir Papa Mada Ndour.
En effet, depuis quelques mois, les interpellations des membres du parti Pastef se multiplient. Fondateur du mouvement Goudomp Debout et membre de Pastef, Olivier Boucal a été arrêté avant-hier, à l’aéroport international Blaise Diagne de Dias. Il serait interpelé à la suite d’une vidéo dans laquelle il appelait les jeunes à la résistance. Dans les prisons du Sénégal, se trouvent actuellement plusieurs militants et sympathisants de Pastef. Parmi eux, on peut citer le secrétaire général du parti, Bassirou Diomaye Faye, Fadilou Keita, membre du cabinet d’Ousmane Sonko, Mouhamed Bilal Diatta, responsable Pastef à Keur Massar, Serigne Assane Mbacké, responsable de Pastef à Touba. Beaucoup d’autres qui hument l’air de la liberté aujourd’hui, ont vécu la prison. Certains placés sous contrôle judiciaire, d’autres sous bracelet électronique comme le secrétaire national à la communication du Pastef El Malick Ndiaye. Le leader du parti Pastef, Ousmane Sonko, n’a pas échappé à la justice même si beaucoup considèrent qu’il s’agit d’affaires privées. Il a été condamné en appel à six mois de prison avec sursis pour diffamation et injure publique, dans l’affaire qui l’opposait au ministre Mame Mbaye Niang. Ajouté à cela, sa condamnation à deux ans de prison ferme et une amende de 600000 FCFA pour « corruption de la jeunesse » dans l’affaire du viol contre Adji Sarr.