Avec la fin prochaine du Ramadan, place maintenant aux préparatifs de la fête de Korité. Tous les musulmans s’affairent pour une bonne réussite de la fête. Les marchés sont pris d’assaut notamment avec des femmes qui font leurs courses. Excepté la tension sur le sucre en poudre qui persiste encore, l’oignon et la pomme de terre inondent le marché. Bref, les commerçants se sont bien approvisionnés suivant les produits tendances, y compris les tissues en vogue, pour les femmes et hommes.
Marché des tissus : modèles, vogues et tendances Korité
Les musulmans avait débutés le mois de Ramadan le jeudi 23 mars 2023, et qui parle de Ramadan parle de «Korité» ou Aïd al-Fitr qui est une fête musulmane marquant la rupture du jeûne du mois béni. Avec la fin prochaine du Ramadan, la communauté musulmane du Sénégal va célébrer la Korité dans quelques heures. Et, justement, dans ce pays de l’Afrique de l’Ouest, il est de coutume que les hommes, femmes et les enfants préparent cette fête avec des habits neufs.
Au niveau des marchés, plus particulièrement au marché HLM de Dakar, c’est la grande affluence, pour les préparatifs de la Korité, avec les modes et tendances. Ce marché qui est loin d’être désert, pris d’assaut par les femmes qui sont sorties massivement pour faire de leur achats. Les commerçants de tissus, chaussures et autres accessoires en vogue… accueillent les clients. Malgré le Ramadan, le marché est animé, avec de la musique et autres. Avec leurs offres multiples et variées, les commerçants mettent les clients présents dans l’embarras du choix présentent. Avec cette ambiance, il est très difficile de parler avec les vendeurs ou bien les clients.
Les magasins de tissus sont très nombreux. C’est là qu’on a trouvé Pape Cissé, entré de parler avec une cliente : «c’est seulement ce modèle que vous avez», a demandé cette dernière au jeune commerçant qui a mis beaucoup de tissus sur les placards. «J’ai mis ici les voiles et les brodés», nous dit-il. Il en rajoute : «les clients viennent massivement, il y a des personnes qui achètent et les autres ne font que demander et partir».
Comme chaque fête de Korité, les commerçants présentent aux clients les marchandises qui sont en vogues comme par exemple les tissus, chaussures et autres ; c’est ce qu’on aperçoit dans chaque boutique visitée : tissus «lafaya», «wakh», «voile brodé» etc. en plus des traditionnels Bazin riches, Getzner, «fil-à-fil», «supers-cents»… qui sont toujours d’actualité.
Autre établissement marchand, même décor. Arrivé au marché Dior (Parcelles Assainies), l’ambiance reste le même. On trouve beaucoup de personnes dans les boutiques de tissus, des discutions parallèles partout ; les clientes n’achètent pas sans avoir marchandé (faire du «wahaalé», en Wolof) les prix : «c’est combien le mètre ?».
A l’entrée du marché il y a une grande boutique de tissu ; les clientes prennent leurs temps pour bien choisir, puisque qu’il y a une gamme importante et variée de tissus pour eux. Juste à la porte, des vendeurs habillés en Lacoste orange et des casquettes identiques pour accueillir les clients. Pape qui fait partie de ces vendeurs en oranges nous dit les choix les plus prisent par les femmes «voile brodé» ou bien «brodé pirkha».
Chez les tailleurs : quand la cherté de la vie entraine la hausse des prix de la couture
Après les cantines et magasins de commerce, place aux ateliers de couture. Dans cet atelier de tailleurs, on a du mal à s’entendre, tant le bruit des machines à coudre est intense. En effet, après les tissus, c’est le tour du choix des modèles chez les tailleurs. Ce jeune tailleur qui préfère taire son nom, dit un mot sur les modèles : «pour l’instant, j’ai pas reçu des modèles neufs» a-t-il avancé.
Mame Cheikh, qui est un tailleur, nous parle de la situation et son horaire de travail, très dure. «Après la rupture du jeûne, les clients viennent à cette heure pour donner leurs tissus et proposer leurs modèles ; et on prend les mesures. C’est pendant la nuit qu’on a le temps de travailler jusqu’à 4h du matin. Et là, on arrête pour dormir un peu et reprendre le matin».
Pendant longtemps on a constaté l’augmentation des prix dans le pays et cette cherté n’épargne pas les tailleurs. «Le travail est très dure pendant les évènements notamment les fêtes religieuses comme la Korité. Avec l’augmentation des prix, les clients ne vont pas comprendre, ils vont penser que c’est nous qui avons augmenté les tarifs.» Il en rajoute : «pour les tissus les plus reçus, il y a les voiles brodés (modèles marinière, robe), brodés pirkha choix Paris… Pour les garçons, on reçoit le fil-à-fil en anglais.»
Repas de Korité : des poulets de chairs attendent acheteurs…
Comme chaque année, en ces derniers jours du moins béni de Ramadan qui tire à sa fin, les préparatifs de la Korité vont bon train. Au Sénégal, la population musulmane utilise beaucoup de poulets, d’oignon et de pommes de terre… pour les repas le jour la fête de Korité. Conséquence, il arrive que la demande soit plus forte que l’offre ; ce qui peut résulter sur une hausse des prix des produits.
En attendant, un tour dans quelques boutiques permet de constater que les poulets sont disponibles en une grande quantité. Les vendeurs attendent juste les clients. C’est le cas dans un magasin situé aux Parcelles Assainies ; cette boutique ne vend que des poulets de chair. On y trouve 3 femmes voilées. Juste devant la porte, l’une d’elle se lève avec une grande hospitalité : «vous voulez quoi ?», a-t-elle demandé, après avoir ouvert le frigo. On y trouve beaucoup de poulets bien emballés dans des sachets transparents. Elle passe à la présentation des poulets : «j’ai une seule catégorie qui coûte 3900 FCFA».
Cette dame, qui est une cliente répondant au nom de Ndèye, nous donne les prix actuellement sur le marché. «Pour les poulets de chair, les prix varient de 4000 FCFA, 4500 FCFA à 6000 FCFA ; ça dépend des catégories c’est-à-dire le poids» du poulet de chair, explique-t-elle.
…LA POMME DE TERRE ET L’OIGNON DISPONOBLES, EN QUANTITE ET…
S’agissant de l’oignon et la pomme de terre, le marché est jusque-là bien approvisionné. Le sac de d’ognon de 25 kg s’échange entre 9000 et 1000 FCFA sur le marché. Quant à la pomme de terre, le sac de 25 kg (local) est cédé à partir de 8000 FCFA. Toutefois, ayant les moyens, certains ont préféré acheter très tôt ces produits, pour se mettre à l’abri de spéculations suite à des tensions enregistrées souvent la veille et le jour de la fête. Tension qui, ces dernières années, ont été à l’origine de flambée des prix de l’oignon et de la pomme de terre qui ont été vendu à plus de 1000 FCFA le kg notamment dans les localités de l’intérieur du pays.
Aussi, avec l’avènement des grandes surfaces implantées partout dans Dakar notamment, des ménagères préfèrent recourir aux surgelés dont le sachet de frittes coût 1500 FCFA ; un sachet, c’est presque l’équivalent d’un kilogramme de pomme de terre. De même, depuis le 15 avril dernier, le Marché d’intérêt national (MIN) Mamadou Lamine Niang de Diamniadio a initié une sorte de foire des bonnes affaires, offrant la possibilité aux populations d’acquérir tous les produits nécessaires pour la fête de Korité à des prix souvent bord champ.
…TENSION PERSISTANTE SUR LE SUCRE EN POUDRE
Dans un autre registre, pour les adeptes de lait caillé pour le petit déjeuner de Korité, la tension sur le sucre cristallisé est encore loin de s’estomper. Malgré les 20.000 injectées dernièrement en urgence dans le marché, par le ministère du Commerce, le sucre en poudre reste toujours introuvable. Où se situe la responsabilité dans cette «pénurie» qui perdure ? Distributeurs, grossistes et détaillants, tous s’en lave les mains, en se renvoyant la balle.