Il n’a pas encore déclaré sa candidature, mais Macky place ses hommes en perspective de l’élection présidentielle. C’est tout le sens du chamboulement de la magistrature qui est déterminant dans le processus électoral.
Le chamboulement de la magistrature avec la nomination de certains magistrats à des postes clés ne rassure pas l’opposition. Certains accusent le chef de l’Etat de chercher à «sécuriser» sa victoire à l’élection présidentielle de février 2024. «Grand chamboulement dans la magistrature. Pour aider en partie à préparer l’arbitrage des élections de 2024», s’interroge sur sa page Facebook Abdoul Mbaye. L’ancien Premier ministre de Macky Sall devenu opposant d’ajouter : «Certaines nominations retiennent l’attention». «Validation de la 3e candidature et liquidation judiciaire des Opposants: Macky verrouille la magistrature. Où sont les adeptes de l’indépendance de la justice au Sénégal», se demande Amadou Ba. Ce membre influent de Pastef poursuit: «Qui ose dire désormais qu’après le chamboulement de Macky dans les nominations des magistrats, à douze mois de la présidentielle, qu’il y a encore une Justice indépendante au Sénégal».
Amadou Ba affirme que tant que toute l’opposition ne ratifiera pas la charte anti 3e candidature avec des peines exemplaires contre les préfets, magistrats et commandements qui participent activement à la politique d’épuration et d’annihilation de l’opposition en violation de leur statut et devoirs, le sentiment d’impunité leur fera exécuter toutes les basses œuvres de Macky.
Le désormais procureur de la République Amady Diouf à l’origine de l’arrestation de nombreux militants de Pastef dans la traque des membres de la «force spéciale» devient le premier président de la Cour d’appel. Il aura donc un rôle à jouer dans les élections à venir. «On a besoin de lui pour le processus électoral», affirme un responsable de l’opposition. Du côté de Pastef, on souligne également que Ciré Aly Ba, le nouveau premier président de la Cour suprême, qui était le premier président de la cour d’appel de Dakar et président de la commission nationale de recensement des votes, avait refusé la requête de la coalition Yewwi askan wi sur l’ouverture des caisses contenant les procès-verbaux des départements de Kanel, Ranérou, Podor lors des élections législatives. Alors que Yewwi askan wi accusait le pouvoir de bourrage d’urnes. Le chemin de Amady Diouf et celui de Ousmane Sonko risquent de se croiser à nouveau dans le procès opposant le leader de Pastef au ministre Mame Mbaye Niang.