Sur les trois dernières années, le groupe énergétique français TotalEnergies expérimente une baisse du rythme de ses activités de production et de commercialisation en Afrique subsaharienne. Peut-être un changement de cycle qui s’annonce à l’horizon.
TotalEnergies affiche une baisse de régime sur ses activités en Afrique subsaharienne, a pu constater l’Agence Ecofin sur l’analyse des résultats financiers du groupe énergétique français depuis 2018. Selon une communication faite à ses investisseurs le 8 février dernier, sa production combinée de liquide et gaz a été en moyenne de 474 000 barils équivalents pétrole (bep) par jour. Elle était en baisse de 11% comparée à celle de 2021, malgré une légère accélération au quatrième trimestre.
C’est la troisième baisse consécutive depuis 2019 et elle intervient aussi bien sur le segment pétrole que sur celui du gaz. Par ailleurs, on relève que la contribution de l’Afrique subsaharienne à la production moyenne journalière du groupe a aussi reculé, partant de 24,1% en 2018, à seulement 17,4% en 2022. Sur la production, le groupe a reconnu une légère baisse générale, citant des défis sécuritaires au Nigeria et en Lybie.
On est loin des perspectives plus positives de production qu’entrevoyaient ses dirigeants en 2019, lorsque les volumes produits étaient en hausse, atteignant la moyenne record de 705 000 barils par jour en 2019. « Notre Groupe renoue avec son rôle historique de pionnier en exploration sur le continent africain, en position d’opérateur et de leader », expliquait João Amaral, alors directeur des affaires générales et des filiales d’exploration de la direction Afrique à l’Exploration-Production du groupe.
En ce moment-là se dessinaient aussi des perspectives positives au Mozambique, en Afrique de l’Ouest et en Ouganda, qui étaient censés venir en soutien aux quatre pôles phares d’exploitation que sont : l’Angola, le Nigeria, le Congo et le Gabon. Mais les choses ayant évolué différemment, le groupe a dû réduire ses activités au Nigeria. Dans le même temps, il peine à vraiment débuter au Mozambique ou encore en Ouganda.
TotalEnergies produit moins en Afrique subsaharienne, mais aussi peine à faire grimper solidement ses ventes de produits raffinés sur toute la région africaine, malgré une demande croissante en énergie. Ces dernières ont atteint en 2022 l’équivalent de 702 000 barils par jour, en hausse de 4%. Mais en 2021, cette progression était de 21%, et jusque-là on est loin du record de ventes des cinq dernières années atteint en 2018 (736 000 barils par jour).
Sur ce segment, on peut poser comme hypothèse que le groupe subit l’effet d’une introduction sur ses différents marchés, de plus en plus de sociétés nationales de distribution des hydrocarbures, qui réduisent ainsi son leadership historique. La dynamique des activités africaines de TotalEnergies pourrait rapidement changer avec l’arrivée à maturité de certains projets en cours de développement.