Enregistrant, chaque année, de brillants résultats au Baccalauréat et au Concours général sénégalais, Limamoulaye est incontestablement l’un des meilleurs Lycées du Sénégal. Il mérite d’être reconstruit le plus rapidement possible pour le plus grand bonheur du corps enseignant et des élèves qui le fréquentent.
En cette matinée de mardi 3 janvier, le gigantesque établissement d’enseignement secondaire général et de formation professionnelle et technique, Limamoulaye, grouille de monde. Ce lycée entouré de hauts murs qui lui donnent l’allure d’une citadelle imprenable, engloutit des balais d’élèves. Tandis que certains sont déjà en classe, d’autres, en petits groupes dispersés dans la cour de l’école, devisent tranquillement, à l’ombre de grands bâtiments qui semblent dater de la colonisation. Ceux-ci, aujourd’hui, sont dans un état de délabrement avancé. Pour ne pas dire inquiétant. Les bâtisses, des préfabriqués, ont fini de subir l’usure du temps. Les rafales de la brise maritime ont aussi eu raison de ces infrastructures. Certains bâtiments ressemblent à des ruines avec des pans des fenêtres cassées, des murs en fer rouillés. Les plafonds sont brinquebalants et menacent de tomber à tout moment. Le bâtiment qui abrite les classes de secondes est dans une situation alarmante, informe le Proviseur de l’établissement. Mandaw Mbaye, trouvé dans son bureau, dégage pourtant une certaine sérénité, rassuré par les récentes assurances fournies par le Chef de l’État lors de son adresse à la Nation. L’établissement doit être entièrement reconstruit pour un budget prévisionnel estimé à 500 millions de FCfa. Le Proviseur Mbaye souligne qu’outre les bâtisses en préfabriqués, c’est l’ensemble de l’infrastructure qui sera reconstruite si l’on s’en tient aux promesses du Chef de l’État. Des assurances qui, selon Mandaw Mbaye, permettent de garder espoir, car dans ce lycée, presque tous les bâtiments ont rendu l’âme à cause des coups de boutoirs administrés par des années de vécu. Ici, les rafales de la brise maritime ont aussi eu raison de toutes les structures. Certaines salles de classe ressemblent même à des ruines avec des volets des fenêtres cassées, des murs en fer rouillés.
Pour la reconstruction de l’établissement, le Proviseur rappelle que la plus grande urgence, est de trouver une solution aux bâtiments qui abritent les classes de seconde au nombre de 29 pour un effectif global de 2.666 élèves. « L’objectif est d’instaurer un déménagement progressif, éliminer d’abord les 2èmes étages et conserver les premiers et les rez-de-chaussée afin d’atténuer les risques qui sautent aux yeux, tout en poursuivant les enseignements-apprentissages », souligne le Proviseur. Aujourd’hui, dit-il, les risques encourus font que malgré les excellents résultats, le manque de sécurité hante les pensionnaires de ce temple du savoir. En attendant, ces bâtiments sont soutenus par des poteaux de fortune en bois. « C’est une situation qui nous préoccupe, mais nous gardons espoir grâce aux directives du Président de la République et nous espérons que les Ministères concernés par le projet de reconstruction du lycée ne tarderont pas à faire le nécessaire », déclare Mandaw Mbaye, également préoccupé par l’état des faux-plafonds qui commencent à céder.
Élèves et professeurs sur le qui-vive
Le lycée Limamoulaye, en dehors de l’enseignement général, avec les Séries L, S1, S2, dispense aussi une formation professionnelle dans des domaines assez pointus tels que les énergies renouvelables, l’électricité des équipements industriels, l’électrotechnique et l’électromécanique. La mécanique automobile, la menuiserie métallique, la menuiserie de bois font partie aussi des modules enseignés dans cet établissement de renom. Aujourd’hui, c’est tout un établissement qui attend la matérialisation des directives présidentielles. « Le lycée Limamoulaye a fait son temps. Les bâtiments ne tiennent plus. Mais nous entrevoyons l’avenir avec optimisme après l’annonce du Président Macky Sall », affiche le Babacar Ba, professeur d’anglais, s’exprimant au nom de ses collègues du lycée. « Les professeurs demandent unanimement et solennellement au Président de la République de diligenter le plus rapidement possible ce problème », ajoute-t-il. L’impatience est aussi le sentiment que partagent les élèves. Assise dans la cour de l’école, un sandwich à la main, Khadidjatou Mbaye, élève en seconde, vêtue d’une blouse bleue, vit mal l’état de déliquescence de son lycée. Elle craint des répercussions sur les résultats des apprenants. « Nous étudions dans l’insécurité. Dans ces conditions on ne peut pas se concentrer comme il se doit. Cela peut avoir des conséquences fâcheuses sur les notes », dit-elle. Elle et ses camardes invitent ainsi vivement les autorités à doter le Lycée Limamoulaye d’un cadre accueillant et propice aux enseignements-apprentissages.
Julien Mbesse SÈNE
Un creuset de l’excellence qui mérite attention
Situé au quartier Ndiarème à Guédiawaye, dans la banlieue de Dakar, le lycée Seydina Limamoulaye a formé des générations de cadres émérites. D’une superficie de 40.000 Mètres carrés, le lycée, qui ne comptait que 1.600 élèves en 1981, a vu son effectif croître de façon exponentielle. Aujourd’hui, l’établissement dispense des enseignements à 12.000 élèves sous l’encadrement de 322 professeurs. Cette évolution des effectifs n’a pas été accompagnée par la création de nouvelles infrastructures. La plupart des bâtiments sont vieux de plus de 40 ans. Un creuset de l’excellence qui se distingue souvent par d’excellents résultats dans les examens scolaires comme au Baccalauréat ainsi qu’au Concours général sénégalais, comme le témoignent élèves et professeurs. L’année dernière, le lycée Limamoulaye a effectué un retour en force en remportant plusieurs distinctions au Concours général, notamment dans les matières scientifiques et techniques.