Le ministre du Commerce, de la Consommation et des PME, Abdou Karim Fofana, a dit mardi son souhait de voir l’année 2023 être celle des petites et moyennes entreprises, avec « plus d’actions » et »un peu moins de questions d’approvisionnement ».
« Je voudrais qu’au ministère du Commerce, cette année soit celle des PME, plus d’actions pour elles et un peu moins de questions d’approvisionnement. Je suis de ceux qui croient qu’il faut équilibrer les deux », a-t-il déclaré.
M. Fofana présidait un atelier de partage avec le secteur privé national, sur les recommandations issues des travaux préparatoires des concertations sur l’amélioration de l’accès des PME au financement.
Cette rencontre s’inscrit dans le cadre des activités du mois du consommer local, débuté le 29 décembre dernier et qui se poursuivra jusqu’au au 13 janvier prochain.
Le ministre du Commerce a souligné la nécessité de « pousser les entreprises à être plus éligibles au financement, pour faire face à la concurrence ». L’Etat, pour sa part, « reste prêt à accompagner les PME comme il l’a toujours fait », a assuré le porte-parole du gouvernement.
L’accès au financement est une préoccupation des PME et des pouvoirs publics ces dernières années, a-t-il indiqué, préconisant dans ce domaine « une « discrimination positive ».
Selon Abdou Karim Fofana, « seuls 10% ou un peu moins, du total de crédit sont captés par les PME au niveau de l’UEMOA, alors que le taux des autres pays de la sous-région est 14% ».
« Cela montre qu’il y a du travail à faire au profit des PME, pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle dans le processus du développement socio-économique du pays », a-t-il poursuivi.
Il a par ailleurs souligné la nécessité de renforcer l’éducation financière des PME et les structures d’appui et d’encadrement.
Cela devrait selon lui permettre d’optimiser les opportunités de financement s’offrant aux entreprises et d’améliorer la vulgarisation et la communication des avancées du dispositif de soutien au financement des PME.
“L’accès au crédit des PME constitue un enjeu majeur pour la croissance économique inclusive du développement de notre pays », a de son côté fait observer le vice-président du Conseil national du patronat du Sénégal (CNP), Cheikh Tidiane Sy.
Il a vanté le savoir-faire sénégalais et souligné que les PME sénégalaises disposent de capacités techniques pour l’exécution d’une grande partie du Plan Sénégal Emergent (PSE).
« Notre plaidoyer est que notre Etat se mobilise et renforce davantage les capacités financières de nos énergies collectives nationales », a-t-il dit.
Le directeur national de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO), Ahmadou Lamine Lô, est lui revenu sur les efforts consentis par les autorités publiques en matière de financement des PME.
Ces efforts doivent être poursuivis, afin de relever le taux d’accès au financement des PME, qui demeure encore faible, dit-il.
« Il est urgent de mettre un cadre de dialogue pour la promotion des produits locaux », a-t-il en outre préconisé, déplorant qu’environ 790 milliards de francs CFA aient été dépensés entre 2021 et 2022 dans l’importation des produits céréaliers et autres.