L’Asie de l’Est et le continent américain ont capté l’essentiel des investissements industriels dans le monde depuis le début de l’année en cours. L’Europe reste à la traîne, alors que l’Afrique fait encore figure de petit poucet.
L’Afrique n’a drainé que 2,9% des nouveaux investissements industriels recensés à l’échelle mondiale en 2022, selon une étude rendue publique dimanche 11 décembre par le cabinet de recherche Trendeo, en collaboration avec l’Institut de la réindustrialisation, le cabinet de conseil McKinsey et le groupe d’ingénierie Fives.
Ce taux est en forte baisse par rapport à celui enregistré en 2021 quand le continent avait attiré 5,7% des annonces des nouveaux projets d’usines dans le monde.
L’Afrique avait atteint un record en matière d’attraction de projets industriels en 2016, lorsque le continent avait capté 12,6% des investissements mondiaux dans l’industrie. Ce taux a ensuite baissé légèrement pour se situer à 8,9% en 2017 et à 9,9% en 2018.
Intitulée « Baromètre mondial des investissements industriels 2022 », l’étude précise d’autre part que l’Asie de l’Est (Chine, Japon, Corée du Sud et Taïwan) est restée la région du monde où les investissements industriels étaient les plus élevés en 2022. Cette région a en effet drainé 53,4% des annonces de construction d’usines depuis le début de l’année en cours.
Le continent américain a attiré 28,3% des nouveaux projets industriels contre 13,1% pour l’Europe.
A l’échelle mondiale, les annonces de nouveaux projets d’usines ont porté sur quelque 627 milliards $ en 2022. Le secteur de l’électronique et des semi-conducteurs occupe le premier rang avec 277 milliards $ d’investissements, devant les équipements électriques (97 milliards $), l’extraction minière et les métaux (52,6 milliards $), et l’automobile (43 milliards $).
Les secteurs qui peinent encore à se remettre du choc subi lors de la pandémie de Covid-19 sont la chimie, le raffinage de pétrole et de gaz, le papier, le plastique, l’aéronautique et le textile. Dans ces secteurs, les nouveaux investissements sont encore inférieurs à leurs niveaux de 2019.
Dans le domaine de l’énergie, l’étude fait état d’une augmentation de la part du solaire, qui passe de 10% à 30% des projets d’investissement liés à l’énergie, ainsi que d’une hausse des investissements dans le nucléaire et d’une montée de l’hydrogène.
Les investissements dans les énergies fossiles sont, quant à eux, en forte baisse : 25% du total des investissements dans le secteur de l’énergie en 2016, contre moins de 10% en 2022.