Le monde du transport public urbain connait une profonde mutation. Cette évolution matérialisée par l’avènement et l’émergence d’un système de taxis clandos qui opèrent en ligne est simplement irrégulière. Du moins, selon Modou Seck, le Président du regroupement des taxis urbain du Sénégal (RTUS) décidé à barrer la route à cette forme de fraude que l’Etat ne saurait laisser passer.
«Nous assistons aujourd’hui, à une pratique malsaine et injuste dans le secteur du transport. Il est non seulement irrégulier, mais il se pratique de manière déguisée et en déphasage avec les normes établies. Nous en souffrons terriblement et interpelons les autorités à agir au plus vite», dénonce Modou Seck, par ailleurs chauffeur de taxi.
On les appelle ‘’Yango’’, ‘’Heetch Yassir’ ou ‘’kay dem’’ Ce sont des start-up qui ont fait irruption dans le système de transport, mais, alerte Modou Seck, «ils opèrent de manière irrégulière, voire clandestine». Une digitalisation non réglementée observée dans le secteur et en total déphasage avec les normes établies par les services compétents de l’Etat et qu’il faut éradiquer au plus vite. «Seul l’Etat est habilité à mettre un terme à cette situation qui a fini de causer un grand handicap dans notre système du transport. Certes, avec les nouveautés observées dans tous les secteurs, nous ne pouvons pas êtres contre des applications dont l’objectif est de faciliter à la clientèle leurs déplacements, comme nous l’avons dans nos plateformes, mais nous fustigeons le manque de régularisation», râlent les membres du RTUS qui, pour mener le combat, ont entamé des procédures administratives le vendredi 25 novembre passé, et se sont donné rendez-vous au Cetud pour peaufiner des en urgence un plan d’actions. «Mais, à notre grande surprise, l’autorité administrative (le préfet) a rejeté cette demande démocratique et légale. Maintenant, dans les heures à venir, nous allons procéder à une réunion d’informations ce lundi 28 novembre pour annoncer d’autres stratégies. Nous lançons un appel solennel à l’Etat pour une réaction sans délais face à cette situation», planifie Modou Seck.
Selon lui, «nous exigeons que tout le transport soit régulé à défaut de nous voir perturber le secteur du transport. On ne peut pas concevoir que dans un même secteur, d’aucuns respectent les règles et les exigences étatiques, et que d’autres agissent sans norme et portent handicap à l’exercice de notre activité».
Poursuivant de lister leurs doléances, les membres du RTUS signalent l’existence d’un décret prévisionnel concernant la réglementation des Voitures Touristes avec Chauffeur (VTC). «Nous ferons face jusqu’à la dernière minute, car, nous qui sommes plus légaux depuis 2016, on nous avait promis un renouvellement de parc après avoir honoré de barrer les licences, mais tout est sans suite. Nous déplorons cette lenteur administrative et cette injustice sans fondement. Oui, c’est une injustice parce que le projet du TER est maintenant opérationnel, le BRT en cours et nous sommes toujours à la marge».
Pour terminer, «nous exigeons le renouvellement du parc taxi urbain et interurbain encore une fois. Et nous déplorons aussi la position du Préfet de Dakar qui interdit nos rassemblements sans motif compréhensible», dixit Seck.
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