La crise ukrainienne a failli augmenter de 53% le prix de l’électricité au Sénégal. L’Etat a opté pour une subvention qui a coûté, selon les projections, 304 milliards de francs Cfa, alors qu’une sortie de crise n’est pas encore envisagée. En attendant, le renforcement du mix énergétique est considéré comme une alternative.
Le Sénégalais devait acheter le kw d’électricité avec une hausse de 53% sur son prix actuel, selon le Directeur général de la Senelec. «La Commission de régulation de l’électricité avait prévu une hausse de 53% du prix de l’extérieur au 1er juillet passé. L’Etat a choisi de subventionner pour maintenir le tarif. Aujourd’hui, les projections tablent sur une subvention de 304 milliards de francs Cfa pour la Senelec», a déclaré Pape Mademba Biteye, hier en marge de la cérémonie d’ouverture de la 17ème session de l’Assemblée générale du West african power pool (Waap). Cette rencontre, qui accueille à Dakar toutes les sociétés nationales d’électricité de la Cedeao, a choisi comme thème cette année, «Le développement et l’intégration des énergies renouvelables dans le marché régional de l’électricité de la Cedeao». C’est dans cette logique que le Directeur général de la Senelec a donné le mix énergétique du Sénégal comme exemple. «Le mix énergétique est une réalité au Sénégal. Nous avons 30% d’énergie renouvelable dans notre réseau dont 10% d’hydroélectricité. Nous sommes en train de négocier la biomasse pour compléter notre fourniture énergétique. Cela va permettre d’atténuer la forte hausse des produits pétroliers qui ont un impact sur le coût de production», a expliqué Pape Mademba Bitèye.
Ainsi jusqu’au 18 novembre prochain, les experts vont échanger sur la faisabilité d’un marché de l’énergie verte. Cela va contribuer à protéger la communauté ouest-africaine des crises liées aux hydrocarbures.
«L’énergie renouvelable est en train d’être développée de manière significative. Nous avons prévu, dans notre plan directeur, de développer 70% la fourniture énergétique avec le renouvelable d’ici 25 ans. L’intermittence et la variabilité des énergies renouvelables sont les plus grands obstacles dans le développement de celle ci. Il est difficile de les ménager pour avoir un réseau constant et fiable. C’est un défi technique auquel nous avons convié l’ensemble de nos structures pour parler de ce sujet», a déclaré Apollinaire Ki Siengui. Pour le secrétaire général du Waap, les conséquences de la crise ukrainienne sont l’une des raisons qui poussent la communauté ouest-africaine à développer les énergies vertes. A son avis, «la crise ukrainienne a un impact sur nos structures. Les coûts de production sont élevés. Chacun des pays membres augmente sa subvention pour éviter que la hausse des hydrocarbures n’influe sur le tarif de vente au détail. Cette subvention permet de maintenir le prix de l’électricité à un niveau abordable. Maintenant, il est clair que si la crise perdure, ça sera difficile de la supporter. Il sera difficile de maintenir les tarifs tels qu’ils sont. Le volume d’énergie renouvelable que nous allons développer va nous permettre de nous départir du coût des énergies fossiles».